A quoi sert la banque ?

32400 entreprises ont bénéficié de financements bancaires, selon un rapport de la Banque d’Algérie.

Sur un peu plus de 1,3 millions d’entreprises. Soit à peine 3 %.

Est-ce à dire que 97 % des entreprises financent leur développement et leur exploitation sur fonds propres ?

Pourquoi ?

Une étude sérieuse devrait nous éclairer davantage sur les besoins non-satisfaits des entreprises en matière de financement. Du point de vue de l’offre en produits financiers, et de celui de la demande en solutions de financement.

Au niveau des banques et établissements financiers, l’offre est insuffisante et souvent inadaptée.

Les fonds de capital – risque ne courent pas les rues.

Le financement par le haut du bilan n’est pas très développé. La « moucharaka » (prise de participation) ne représente que 1% des engagements des établissements spécialisées dans la finance islamique.

Les produits de la finance islamique donnent souvent l’impression de n’être des copies pales des solutions classiques. Où, à part la dénomination, ce sont souvent les mêmes principes et les mêmes règles qui sont applicables.

Les autres formes de financement sont souvent très peu connues des opérateurs économiques, et plutôt mal maîtrisées par les banquiers eux-mêmes.

A l’image du directeur d’agence qui exige d’un client le versement, à l’avance, du montant correspondant pour lui délivrer une caution ou une traite. « Si j’avais ce montant, pourquoi aurais-besoin de votre banque ? »

Au niveau des entreprises aussi, il y a une méconnaissance criarde des instruments financiers.

La plupart des entrepreneurs ont souvent tendance à zapper l’étude technico-économique, ou business plan, que l’on va « acheter » chez l’un de ces charlatans qui va t’arranger quelques tableaux financiers pour une poignée de dinars. Croyant qu’un banquier sérieux va avaler ça.

C’est dire qu’en la matière, nous avons encore beaucoup à faire.

Et, surtout, beaucoup à apprendre.

La semaine prochaine, je vous raconterais l’histoire des quarante vaches !