Rester souriant malgré le confinement 24h/24
Comme vous j’imagine, j’ai l’impression que la joie de vivre trouve plus souvent l’occasion de s’exprimer à travers nous au printemps sauf conjonction favorable extraordinaire. Seulement voilà, actuellement le printemps, qui s’est pourtant fait une beauté pour nous aguicher comme il en a l’habitude chaque année, la saison du renouveau donc, est bel et bien enfermée dehors. Alors comment diable pourrions-nous le célébrer et du même coup retrouver l’enthousiasme qui nous fait défaut à en croire le faciès de mes congénères espacés de trois mètres aux abords des supermarchés et autres commerces de survie ?
Peut-être qu’il nous faudrait d’abord nous souvenir que nous sommes d’abord et avant tout des individus sensibles aux rythmes et notamment aux rythmes simples pour ne pas dire primordiaux.
« Si l'on regarde autour de soi, on constate que l'existence du rythme est claire dans la danse, la musique et les instruments de musique. Lorsque le rythme domine, l'exécution est bonne. » Traité des cinq roues (1645), Miyamoto Musashi
C’est la succession des évènements qui nous rassure et nous met en joie depuis la plus tendre enfance. Par exemple, les soins d’une mère, ses chants, ses paroles réitérées avec tendresse et chaleur ( pour ceux qui ont eu cette chance ! ). Ce sont les ritournelles de nos mobiles musicaux enchanteurs, de nos jouets aux sons et aux tonalités amusantes qui nous encouragent à sourire d’émerveillement, ravissant ainsi nos proches.
En cette période d’incarcération qui finirait presque par rimer avec macération, il serait plus que bienvenu de trouver le moyen de renouer avec cette innocence bienheureuse, histoire de jouer un mauvais tour au sort qui nous est fait par je ne sais quel esprit malfaisant. Or il se trouve que les bienfaits du rythme qui nous ragaillardit proviennent essentiellement de notre capacité à entrer en résonance avec tout ce qui nous réconcilie simplement avec les principes. Prêter attention aux mouvements montants et descendants de sa respiration, écouter de la musique ou jouer d’un instrument, danser librement, chanter sous la douche, rédiger un poème, échanger des propos sur un thème motivant, dessiner ce qui nous passe par la tête, etc.
Autant d’expériences qui font ressortir l’importance du rythme et son incroyable effet jubilatoire et récréatif au sens le plus intelligent du terme. Tout ce qui nous constitue et contribue à la permanence de notre être s’accorde avec des rythmes et tout cela fait de nous des adeptes de la coordination et du timing que nous en soyons conscients ou pas. Chaque instant de notre vie est rythmé de mille et une façons et induit une chorégraphie bien identifiée par notre entourage. Mais c’est toujours quand nous en prenons conscience, quand nous tournons notre attention vers ces phénomènes intérieurs qui font de nous des danseurs invétérés qu’il se produit comme une résurgence de joie enfantine qui vient illuminer l’instant pour faire de nous un humain joyeux malgré la gravité du monde du dehors.