Savoir dire NON : un art difficile

Savoir dire NON : un art difficile

Une des choses les plus difficiles en matière de management est de refuser quelque chose à quelqu’un, de dire NON à une requête, ce qui va forcément attirer colère, frustration, revanche ….  Le NON a mauvaise presse. Pourquoi ? Et comment le prononcer sans faire de dégâts ?

"Ce n'est pas bien ... de dire : NON !"

Dire NON n’est pas valorisé dans notre culture, « Ce n’est pas bien », « Ça ne se fait pas  » de dire NON, nous serine-t-on depuis notre enfance.

Savoir dire NON est donc un art difficile que peu de managers maîtrisent. Il est tellement plus gratifiant de dire OUI, même s’il peut y avoir une certaine jouissance dans le NON et une marque objective de son pouvoir.

Seulement, si faire du NON sa marque de fabrique amène au respect voire à la peur, cela consigne aussi à l’isolement et au renoncement d’être « aimé » et apprécié par ses collaborateurs.

Cette peur des managers de se retrouver isolés, détestés, rejetés s’ils assument un refus ou un NON, les amènent souvent à développer des stratégies très perturbantes pour les relations au sein de l’entreprise.

Les stratégies autour du NON

Quels sont ces comportements face à une demande qui motive un NON qu’on ne saurait énoncer ?

-        Le premier est le « tout acceptation », par peur de dire NON, on dit Oui à tout, ce qui est à court terme plus simple, mais évidemment très rapidement problématique.

-        Le second comportement est l’ « évitement », cela consiste à ne pas se prononcer : on ne dit pas NON, mais pas OUI non plus, tous les prétextes sont bons pour retarder la réponse : on doit consulter, il faut réfléchir… En espérant qu’avec le temps la demande sera oubliée ou enterrée. Au pire, le fameux refus sera signifié par d’autres voies : memo, mail, media … tout vaut mieux qu’un NON énoncé en face à face.

-        La troisième posture est celle du NON systématique qui peut tourner au jeu : « Tu sais bien qu’avec moi, c’est toujours NON », « Je refuse tout par principe », l’idée est de ne pas se confronter à la demande en créant une auto censure chez les interlocuteurs, et en refusant toute écoute.

-        Le quatrième comportement est de manier le OUI et le NON comme des instruments de pouvoir en liant la réponse à la personne et non au contenu de la requête. C’est le fameux « fait du Prince ».

La bonne attitude pour dire "NON"

Quelle est alors la bonne attitude pour dire NON ?

1/ Il faut tout d’abord écouter la demande, et en comprendre les motifs,

2/ Ne pas hésiter à questionner pour évaluer les attentes,

3/ Il est important de ne pas précipiter la réponse, mais la promettre dans un délai tenable,

4/ Il faut savoir gérer ses émotions, surtout devant des demandes qui paraissent ineptes, ou exorbitantes, et qui peuvent heurter. Exprimer ce malaise permet d'avancer dans le dialogue,

5/ Enfin, il faut se faire confiance pour signifier le NON et l’étayer,

6/ Et se dire qu'il est toujours possible de revenir sur un NON après mûre réflexion, et à condition de bien expliquer pourquoi. Changer d'avis n'est pas un aveu de faiblesse comme on a tendance à le penser,

Savoir dire NON c’est se respecter en respectant l’autre.

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Philippe LEMONNIER

EN RETRAITE - uniquement disponible pour des missions ponctuelles de type audit, conseil en organisation de projet SAP, …

7 ans

A mon sens, il est assez rare d'être dans un contexte binaire ou un simple NON suffit. Il m'arrive souvent de dire NON mais presque toujours le NON est complété de ce qui doit être fait, car un NON peut laisser l'autre sans choix ou dans l'incertitude. Il faut donc compléter le NON par une démarche positive, une mise en action qui indique à la personne ce qui doit être fait. C'est peut être aussi cela "apprendre à dire NON" et faire comprendre qu'un NON n'est pas obligatoirement négatif, c'est simplement une DECISION. Je crois que dans beaucoup d'entreprise le problème de la DECISION va bien au delà de la notion d'évitement indiqué comme le second comportement. Je lirais donc avec plaisir une analyse comparable sur l'art difficile de la prise de DECISION et en particulier la période préalable de "discussion/négociation" autour de la DECISION qui doit être prise. Au plaisir de vous lire.

Marc Esselin-Janniot (Le gars qui aime les fourmis 🐜)

OVNI : Organisme Vivant Non Inféodé | Conceptualisateur de l'approche bio-inspirée du rapport au travail

7 ans

Lorsqu'on dit NON à quelqu'un, ce n'est pas la personne qu'on refuse mais seulement sa requête. Il me semble qu'il ne faut pas attendre d'avoir à dire NON pour apprendre à ceux qui nous entourent à recevoir un NON. Et ce d'autant plus qu'à l'impossible nul n'est tenu. Bien sûr, ceci implique d'être à la fois juste et pédagogue... Et la pédagogie n'est pas innée pour tout le monde !

Rachid Kalaidji

Consultant industrie et négoce plasturgie

7 ans

Hi Joelle how r u? You right

Olivier Mekdjian

Formations assertivité, coaching, audit RPS, audit RH.

7 ans

Bravo Isabelle ! En avant l'Assertivité !

Valérie NEFTI SINIBALDI

Export Manager chez Patisfrance-Puratos

7 ans

Le NON seul ne veut rien dire, il faut qu'il soit argumenté, accompagné de valeur comme le courage....

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