Taxonomie européenne des activités durables : quel impact pour les entreprises ?
Inondations meurtrières en Allemagne et en Belgique, sécheresses inhabituelles au Maroc, en Espagne et au Canada, records de température battus mois après mois… Aujourd'hui déjà, nous pouvons constater les effets du réchauffement climatique. La lutte contre le réchauffement climatique est de plus en plus urgente et nécessite des actions de transformation profonde.
C’est dans ce contexte que la Commission européenne a publié en 2018 le Plan d’action pour la finance durable, qui établit une stratégie globale et ambitieuse pour mobiliser le secteur financier privé vers la durabilité. Son objectif : réorienter les flux financiers vers des placements plus durables et soutenir la transition énergétique. Ce plan d’action s'appuie sur plusieurs mesures réglementaires, notamment, la taxonomie verte.
Qu’est-ce que la taxonomie verte ?
Système de classification des activités économiques proposé par la Commission européenne mi-2020, la taxonomie verte a pour but d’aider les investisseurs à faire des choix informés tout en réduisant le risque de greenwashing.
Concrètement, elle permettra d’identifier les activités considérées comme durables sur le plan environnemental. Elle concerne toutes les entreprises - cotées, non cotées et acteurs financiers - déjà soumises à des obligations de reporting RSE. Chaque année, ces sociétés devront désormais également publier leurs KPI durables. Pour les entreprises non-financières, ces indicateurs sont le pourcentage du chiffre d'affaires, des Capex et des Opex vérifiant les critères précisés par la Commission européenne. Pour les entreprises financières, il s’agira de publier la part des investissements dans des activités vertes.
Sans surprise, le changement climatique sera la première thématique pour laquelle les KPI durables (réduction des émissions et adaptation) devront être publiés, dès 2022, pour l’exercice 2021. Les autres dimensions, relatives à la biodiversité, à l’eau, à l’économie circulaire et aux polluants, suivront dès 2023.
Anticiper l’impact de la mise œuvre de la taxonomie verte pour les entreprises : étude PwC - OFATE
Dans ce contexte réglementaire en pleine ébullition, l’Office franco-allemand pour la transition énergétique (OFATE) et PwC ont lancé en janvier 2021 une étude portant sur l’impact de la taxonomie verte européenne sur les entreprises.
Nous avons interrogé plus de 25 entreprises françaises et allemandes de tailles différentes, principalement des secteurs de la finance et de l’énergie. Ce panel diversifié nous a permis de comprendre comment ces entreprises perçoivent l’impact de la taxonomie verte sur leur activité, leurs principaux enjeux et les difficultés qu’elles entrevoient pour sa mise en œuvre.
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Les entreprises perçoivent l’intérêt de la taxonomie verte
La taxonomie verte est globalement considérée comme une évolution réglementaire positive par les entreprises interrogées. Pour la majorité des entreprises interrogés, elle incarne une opportunité de développement. Ils ne sont que quelques répondants à craindre que la taxonomie verte ne présente un frein à leur développement .
Un fort impact sur l’activité des services internes mais aussi le modèle d’affaire
Cependant, les entreprises du secteur de l’énergie considèrent que la taxonomie verte aura un impact fort sur l’activité de leurs services à court terme, principalement sur les sujets de reporting (50% des répondants). Elle va notamment transformer leurs éléments de communication, en y intégrant la dimension RSE. Cela impactera le pilotage de leur performance et leurs dispositifs de gestion.
Au-delà des obligations réglementaires de reporting, 41% des répondants sont conscients que la taxonomie verte va également mener à une évolution de leur modèle d’affaires.
Intégrer de nouvelles données dans les systèmes d'information
Pour fournir l’information attendue, une grande majorité des entreprises souhaitent avoir plus de précisions sur les méthodes de calcul prévues. Les entreprises sont conscientes qu’elles devront ensuite réaliser des transformations internes conséquentes pour fournir les informations attendues.
L’évaluation de l’alignement d’une entreprise avec la taxonomie verte comprend en effet des critères dits de contribution substantielle identifiant les points forts environnementaux, et des critères "do no significant harm" (DNSH) permettant de conclure à l’absence de point faible environnemental. Ces informations ne sont que très rarement disponibles dans les systèmes d’information, dont une adaptation rapide et notable s’imposera. La principale difficulté de mise en place de la taxonomie verte identifié par les entreprises interrogées concerne les critères de contribution substantielle avant le le critère DNSH.
Pour réussir la mutation attendue d’ici l’an prochain, une collaboration accrue entre services, notamment entre la Direction financière et la direction RSE, sera nécessaire.
Je vous donne rendez-vous à la rentrée pour la publication de l’étude complète. En attendant, n’hésitez pas à assister à notre prochain rendez-vous du reporting de durabilité ou à me contacter si vous avez des questions particulières sur les résultats.
Directrice Générale, Clinique de Maisonneuve
3 ansMerci Laurent ! Ça bouge !!
CEO, Founder, Innovator & Business Strategist | Steering performance through bold vision for Business, People & Planet
3 ansMerci pour ce teaser! Les départemants Financiers et RSE devront en effet de rapprocher et inclure dans la demarche le marketing et la com pour non seuelement eviter le greenwashing, et en faire un positionnement fort. Say what you do AND do what you say. Un cercle vertueux à mettre en place.