Tolérance chiffrée
Je n’aime pas les chiffres. Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit. Je ne suis pas anti-chiffres. Je ne réclame pas l’expulsion des nombres premiers ou des mesures d’éloignement pour les multiples de sept mais j’ai toujours eu du mal avec ces signes. C’est encore pire avec leur combinaison, qu’il s’agisse de les additionner, de les multiplier et je ne préfère pas évoquer les divisions, notre pays en souffre déjà suffisamment. L’un de mes professeurs de mathématiques ne manquait jamais au moment de révéler les notes des devoirs d’affirmer que : « Ce qui est bien quand je vois votre nom, c’est que je sais que je vais gagner du temps ». Comme il n’était pas aussi méchant que sa spécialité pouvait le laisser supposer, il ne me mettait jamais zéro. Mais pas beaucoup plus. J’en ris mais ce handicap peut parfois être embarrassant. Car mon aversion a pour conséquence le fait de n’avoir aucune mémoire pour ces données. Je ne me souviens jamais des prix, des surfaces ou des distances. Ainsi hier, amenant ma voiture au garage, je me suis trompé sur le kilométrage lorsque le préposé à l’accueil me l’a demandé alors que je venais de le vérifier sur le compteur. Je sais que certains affirmeront qu’il n’y a pas que les chiffres que j’oublie, je ne peux pas complètement les démentir mais en ce qui concerne ces derniers, ce n’est pas une question d’âge ou de dégénérescence neuronale. Parce qu’il aurait fallu qu’il y en ait, des neurones. La bonne nouvelle, c’est que cette affection ne s’est pas transmise à ma progéniture. Du moins pas complètement. Si ma fille est plutôt littéraire, son frère est mon strict opposé sur le sujet qui nous intéresse. Ayant heureusement hérité des dispositions de sa mère sans que mes gènes n’y puissent rien, il poursuit une carrière dans l’informatique. Et c’est ainsi qu’il a envoyé au cercle familial sa dernière création, un de ces petits jeux qu’il développe à ses heures perdues et qui repose exclusivement sur des multiplications. Autant dire que j’ai accueilli la chose avec la politesse circonspecte du papa le jour de la fête des Pères. Et pourtant, je me suis laissé prendre au jeu. J’ai même réalisé de bons scores. Combien ? Ah ça …
PS : Pour ceux que cela intéresse, Factor 72, c’est son nom, se trouve au bout de ce lien. Pub aussi gratuite que le jeu.
Journaliste et auteure
3 moisJe me sens moins seule !🤣🤣🤣
journaliste honoraire ex la Tribune, T la Revue, CBNews, Libération, Usbek&Rica entre autres
3 moisPareil pour moi Le pire pour moi c’était les équations J’avais beau les refaire dix fois aucun succès Donc 5 au bac et encore le correcteur a été gentil
Journaliste et auteure
3 moisTu es simplement atteint de dyscalculie comme on peut être dyslexique. Avant, ce n’était jamais diagnostiqué quand on était enfant. C’est quelqu’un qui a eu 5 en maths au bac qui te parle…Et tu as raison : aucun héritage génétique ! Cordelia a eu 20 à l’épreuve de maths !!!!