Touche pas à.ma.zone

Confinement, Acte II. Le souffle coupé, nos commerçants plongent une nouvelle fois dans le désarroi. Leur affaire, leur clientèle et, même, leur passion résisteront-elles à cette 2nde vague ?

Nous avons le choix.

Notre consommation est toujours un choix. La qualité, le prix, la provenance, l’accessibilité, l’éthique…

L’époque consacre une consommation plus responsable (bio, locale, circulaire…), tant mieux. Parce qu’il est temps de faire face à nos responsabilités pour préserver NOTRE commerce de proximité !

Consommateurs, nous sommes la Résistance dont nos commerçants et artisans ont besoin. Réjouissons-nous, car notre acte de consommation n’aura jamais eu autant de sens qu’aujourd’hui !

Acheter local, c’est un acte de patriotisme économique. Et écologique.

Acheter local, c’est souvent l’assurance d’une qualité et d’un savoir-faire plus authentiques.

Acheter local, c’est ce souvenir de ces visages qui nous ont servis et que l’on espère revoir.

Acheter local, c’est refuser de sacrifier tout ça sur l’autel du confort livré par Amazon.

C’est courageux. C’est donner du sens à cette crise qui en manque si cruellement.

Zone à Défendre !

Je sais qu’en écrivant ces lignes je ne vais pas me faire que des amis. Et quoi ?!... Mes amis, comme les vôtres, sont pour beaucoup des artisans ou des commerçants.

Au début de XXe siècle, les proches de nos ancêtres étaient presque tous paysans (42% de la population française). Aujourd’hui qui connait ne serait-ce qu’un agriculteur dans son entourage (1,3% de la population totale) ? Et l’on s’étonne que nos enfants ne connaissent plus les saisons pour les fruits et les légumes...

Serons-nous à notre tour ces « futurs ancêtres » qui auront eu des commerçants dans leurs familles, des artisans parmi leurs amis… avant de les laisser disparaître face à la digitalisation du commerce, comme les paysans disparurent sous l’emprise de l’industrialisation agroalimentaire ?

Résister c’est dire « Non » !

Je propose à chacun.e de dire « Non. Merci… » au moins une fois, ces prochains jours, aux nombreuses tentations que vont nous tendre les géants du numérique, pour leur préférer un commerçant local.

« Non, merci. Touche pas à ma zone commerçante. »

Je suggère à chaque commerçant.e, pas ou peu digitalisé, de ne pas céder trop vite aux sirènes rassurantes des marketplaces des géants du numérique, comme Amazon. Leur confier votre vitrine dans l’espoir d’exister en ligne, c’est leur céder votre fonds de commerce à vil prix en leur livrant en fait toute votre arrière-boutique.

« Non, merci. Touche pas à ma zone de chalandise. »

Ces deux images circulent depuis deux jours sur les réseaux.

La 1ère, du célèbre New-Yorker, date de 2008. Douze ans donc, au moins, que l’hydre Amazon fait couler de l’encre. Et pourtant, toujours plus de parts de marché contre toujours moins de commerces indépendants.

La 2nde, évidemment, symbolise à elle seule la détresse qui étreint nos restaurateurs, épiciers, libraires, coiffeurs, fleuristes, etc.

Deux images qui circulent pour appeler à défendre notre commerce de proximité. Certes. Mais la victimisation ne peut suffire. L’injonction non plus.

Hauts les cœurs ! Parlons au contraire des solutions. Trouvons-les, et partageons-les quand elles existent ! Car il en existe ! Évidemment elles n’ont pas la force de frappe d’Amazon. Et quoi ?!... Faut-il alors d’emblée baisser les bras et les rideaux de fer ? Pourquoi en appeler au sursaut citoyen sinon ?

Je ne suis pas exemplaire. Ni exhaustif. Mais je crois plus à l’optimisme qu'au misérabilisme pour donner envie d'agir.

Alors j’ai commencé à lister des solutions pour vous les partager ici. Et je compte sur vous pour - en retour - partager les vôtres !

Et comme un signe de reconnaissance, celui d'un engagement individuel et mutuel, j'ai décliné cet emblème de ma jeunesse, le "Touche pas à mon pote" de SOS racisme, en un "Touche pas à ma zone" (...marchande, ...de chalandise) que je vous livre à la fin de l'article et que j'arbore désormais en photo de profil.

Clients, commerçants : quelques pistes pour acheter ou vendre ! (à compléter, au fur et à mesure de vos propres trouvailles)

Librairies : c'est probablement le commerce qui fait le plus débat, aussi pour pour soutenir ces passeurs de culture, je vous conseille l'article de Korben qui recense 5 sites alternatifs à Amazon ou la Fnac pour vous procurer vos livres pendant le confinement ;

Pour compléter cette liste, pensez à Librest, un réseau créé par 13 librairies indépendantes du Grand Paris, proposant + de 350.000 références, disponibles sous 24h en click & collect ou en livraison à domicile !

Et, coup de cœur perso : la Librairie Dialogues à Brest, qui propose aussi un site de vente de jeux et jouets (Les enfants de Dialogues) au choix certain et aux expéditions impeccables, membre du réseau leslibraires.fr qui à son tour vous permettra de trouver une librairie à côté de chez vous !

Drive fermiers : voici un site qui établit la carte de + de 333 "drive" de produits fermiers en France, car le direct-to-consumer est aussi un canal à soutenir : drive-fermier.fr ;

Petits commerces : le salut des commerces de proximité passera à court terme dans leur capacité à maintenir leur activité grâce au click&collect ou au drive, mais comment faire sans site web ? La plateforme monpetit-ecommerce.fr vous met en relation avec des boulangers, bouchers, poissonniers, cavistes, fleuristes, épiciers... de votre ville. Un moyen simple et rapide pour les commerçants de se rendre visibles ET disponibles ;

Pour consommer local, une autre plateforme, gratuite, pour (je cite) "contribuer à faire rayonner nos héros : vos commerçants et producteurs locaux" : ledrivelocal.fr

Et encore une autre ! Ollca.com donne accès à des commerçants de quartier, au même prix qu'en boutique, sur Rouen, Dieppe, Louviers, Evreux, Caen, Le Havre, Lyon, Bordeaux, Rennes, Tours, Nantes, Lille, Orléans, Amiens, Vannes, Paris, Toulouse... bon j'arrête : partout ou presque !

Veando.com : c'est "votre centre-ville livré à domicile". Pour les habitants de Vannes, Lorient, Rennes, St-Malo, Nevers et Strasbourg ! La plateforme met sa techno gratuitement au service du commerce local pendant le confinement.

Enfin, cette carte interactive de la CCI de Paris Ile-de-France, J'aime mes commerces à domicile, plutôt bien faite (cf. capture ci-dessous) mais pas si facile d'accès en dehors des sites des CCI concernées et encore moins sur mobile... dommage !)

Un dernier mot

Oui, certains penseront qu'il est facile de tirer sur Amazon aujourd'hui. Que ça fait bien. Ah bon ? Perso, je n’ai pas attendu 2020 pour mettre en garde sur le miroir aux alouettes que la plateforme représente, autant pour les petits commerçants tentés de lui confier leur visibilité en ligne que pour nous, consommateurs, qui en devenant dépendants devenons aussi les complices de la mort de notre "petit commerce". Cherchez bien sur le web, vous trouverez...

Et si vous souhaitez marquer votre soutien à nos artisans-commerçants locaux, alors pourquoi pas utiliser l'un de ces pictos en avatar de vos profils sociaux ? Changer votre photos de profil sur Linkedin, Facebook ou Twitter ne serait-ce que quelques jours affichera votre engagement, et donnera peut-être de bonnes idées à d'autres ! #TouchePasAMaZone

Cliquez sur l'image pour choisir le vôtre et le télécharger ! http://bit.ly/touchepasamazone