Traduire ou trahir la confiance ?
Claude Meylan watch. Source: Catawiki

Traduire ou trahir la confiance ?

Chers traducteurs,

Non, la traduction ne sert pas à transposer un texte dans une autre langue. Sa vraie mission ? Informer, intéresser, convaincre et/ou décider des lecteurs de plus d’une communauté linguistique. Mais pour cela, retournons aux fondamentaux de notre profession !

Des clients nous le confient : certains de leurs collaborateurs confrontés à la rédaction d’un texte n’ont d’autre objectif que… de parvenir à la dernière ligne ! Les notions de pertinence, de lisibilité, de plaisir de lecture et/ou d’intérêt pour le lecteur échappent à leur plume. Et pour cause : les principes de base de l’écriture efficace ne sont pas maîtrisés.

N’y voyez aucune critique : rédiger requiert l’apprentissage de certaines compétences, dont l’enseignement s’étiole. Dans le monde du travail, les gens arborent de multiples savoir-faire. L’aisance à l’écrit décline. D’autres compétences émergent.

Robin des Bois

Le secteur de la traduction gère donc un flot de textes plutôt approximatifs, dont le client attend une ou plusieurs traductions ‘de qualité’, au prix le plus bas. Oui, parce que tout le monde sait dans l’intervalle qu’avec la technologie, il devient possible de traduire beaucoup plus, plus vite et à des coûts toujours plus faibles. Voire nuls, avec des logiciels de traduction automatique. Mais que livrent de tels outils de production au rabais ? Pour notre client, une traduction médiocre à bas prix sera toujours nettement plus onéreuse qu’un travail de qualité, à prix juste.

Le traducteur digne de ce nom est un Robin des Bois. Il sait que la technologie seule est incapable de produire une bonne traduction, a fortiori au départ d’un texte mal ficelé ! Si le client a du mal à soumettre un texte-source compatible avec les objectifs de communication, il incombe au traducteur de voler à son secours ! Orthographe, grammaire, style, structure, cohérence, lisibilité, capacité de garder l’intérêt du lecteur de bout en bout, crédibilité, persuasion… Réglons un tant soit peu ces paramètres avant la traduction. C’est une question de service. Nous évitons ainsi de multiplier les problèmes par le nombre de versions linguistiques commandées !

Roulé !

Le traducteur – le vrai – a une mission de conseil, de partenaire. Sinon, même aux tarifs cassés que pratiquent certains, le client sera floué. Une mauvaise bagnole blanche reste un tacot si on se contente d’en produire des versions rouge, verte ou bleue !

Aux clients des services de traduction, ce message : sachez choisir votre bureau ! Optez pour celui qui ose spontanément prendre du recul par rapport à vos textes et qui réagit avec franchise. Après tout, l’utilité et la pertinence de vos documents sont en jeu !

Erik Buelens - admin@litteris.be

Cet article est aussi traduit, grâce à des orfèvres de la traduction.

Pierre Denis

Senior Software Engineer at Spacebel

4 ans

100 % d'accord, Erik. À ce sujet, j'ai appris récemment qu'une erreur de traduction, portant sur le faux-ami "to assist", avait nui irrémédiablement à la carrière américaine de Gérard Depardieu, en 1991. --> https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9rard_Depardieu#Carri%C3%A8re_internationale

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