Triptyque des RH, premier volet : la lettre de démotivation


« Monsieur le directeur des ressources humaines

Je sais que ma missive est très loin d’être vaine

Je ne l’ai pas écrite en serrant mon rosaire                                                           

Je l’ai faite avec joie, ma bouteille à la mer



Oui je suis motivé par l’esprit qui entoure

Le moindre pan de mur, et poussé par l’amour

Je veux bien sacrifier ma vie et ma famille                                                                

Et rien que d’en parler, j’en ai les yeux qui brillent



Je suis prêt à venir de jour comme de nuit

Pour prouver ma vaillance en soldat de l’ennui

Et pour mes résultats en combat légitime

Je suis prêt à mourir pour mériter mes primes »



« Monsieur le directeur » c’était un bon début

Mais comme chaque lettre a fini au rebut

Malgré tous mes efforts pour m’affubler de gloire

Mensonges ? Non, des faits un brin compensatoires



Demain j’essaie de dire un peu ce que je pense

« Je suis là pour l’argent le reste m’en balance

Les maths j’ai arrêté aux multiplications

Question pour un moyen plus que pour un champion



Mes défauts ? Bien trop long de les compter, en somme

J’ai capillotracté tous mes curriculum 

Mon seul vrai loisir c’est le Dieu Télévision

J’essaie la lettre –enfin- de démotivation »



(Pour info, c'est du 25ème degré, bien entendu)

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets