Un numéro dont on ose penser qu'il envoie du bois !
Pardonnez le jeu de mots, mais que voulez-vous : l'habitude... Cependant, le fait est que, dans notre numéro paru ce jour, l'on se penche quelque peu au chevet de cette ressource que l'homme exploite depuis plus de dix millénaires, et dont on pourrait penser qu'elle est décidément la plus durable, décidément la plus noble, décidément la plus sûre : le bois. Notre partenaire Rika l'utilise, dans ses poêles, comme combustible, l'un des plus écologiques et économiques qui soit. D'autres de nos partenaires en usent comme d'un matériau de construction, et les charpentes de nos cathédrales attestent qu'il n'en est guère de meilleur, si ce n'est peut-être la pierre. La nature, une fois encore, nous offre les garanties d'une vie heureuse, sous un abri et auprès d'un foyer. Que rêver de mieux ?
Oui, que rêver de mieux ? Peut-être du spectacle du bois quand il est vivant et qu'il fait arbre, lequel arbre quand il est installé auprès de ses confrères, fait forêt. Et qu'elles sont belles les forêts de notre pays ! Ces derniers temps, nous les arpentons autant que nous pouvons, et nous rapportons dans nos colonnes le bonheur qu'on en tire : dans ce numéro sur les hauteurs de Saint-Pé, dans le numéro qui suivra sur les montagnons des Baronnies... Oui, nos forêts sont belles : le seront-elles toujours ?
Recommandé par LinkedIn
Jean Lou Meunier, directeur de l'Agence Pyrénées-Gascogne de l'ONF, s'est voulu sur ce point, durant l'entretien que nous avons eu avec lui, rassurant : les forêts bigourdanes ne sont pas en danger. 50% de celles-ci sont domaniales ou communales, et sont donc gérées selon une règle stricte, qui dispose de leur durabilité. Certes, ailleurs en France, le dérèglement climatique commence à poser problème, et dans le Nord quelques catégories de feuillus commencent à dépérir, comme certaines catégories de conifères dans les Alpes. Le grand Sud-Ouest, pays de cocagne, est épargné. Oui, mais à long terme ? A long terme, nous serons tous morts répondait l'économiste John Maynard Keynes quand on lui posait la question. Il y a fort à croire que les forêts nous survivront, comme elles nous ont précédées. Cela ne signifie pas pour autant qu'il ne faut pas, aujourd'hui, en prendre soin. L'ONF s'y emploie. Des acteurs locaux s'y emploient. Que le mouvement se poursuive, et l'on pourra encore longtemps, bien longtemps, profiter de ce que nous offrent les forêts, et cela bien après que les énergies fossiles auront disparu. C'est bien heureux car, et le constat est clair, en France, on n'a certes pas de pétrole, mais on a des forêts ! En Bigorre comme ailleurs, on saura, avec plaisir et avec fierté, s'en contenter...