Un rapport de la SNCF en faveur de réseaux ferroviaires métropolitains
Le gouvernement souhaite s’appuyer sur un rapport de la SNCF, remis vendredi dernier au ministre délégué aux transports Jean-Baptiste Djebbari, pour développer d’ici dix ans des RER dans les principales métropoles françaises.
L’idée n’est pas nouvelle. Elisabeth Borne, alors ministre des transports, avait chargé en 2019 le gestionnaire public des voies ferrées françaises de plancher sur la question.
Matthieu Chabanel, directeur général délégué de SNCF Réseau, a remis le 9 octobre à Strasbourg à Jean-Baptiste Djebbari, un rapport en faveur du développement de Réseaux Express Régionaux dans une dizaine de métropoles françaises.
"SNCF Réseau prendra toute sa place dans ce qui se jouera dans les territoires, ces dix prochaines années".
Du côté du gouvernement, on souhaite doubler la part modale du transport ferroviaire autour des grands pôles urbains dans les années qui viennent, à l'image de ce qui se fait dans d'autres métropoles européennes, et notamment chez nos voisins Suisses ou Allemands.
A mi-chemin entre le train et le transport urbain, ce mode intermédiaire se caractérise principalement par :
- des horaires cadencés / des fréquences élevées,
- des gares / stations rapprochées,
- une tarification unifiée avec le réseau de transport urbain,
- une bonne interconnexion avec les autres modes de mobilité (bus, tram, P+R...),
- un réseau ferré propre en majeure partie,
- une traversée de centre-ville généralement en sous-terrain,
Certaines métropoles travaillent déjà depuis des années sur le sujet. Bordeaux, Strasbourg, Marseille, Nice ou encore Grenoble bénéficient déjà de véritables projets.
Pourraient également être intéressées les métropoles de Dijon, Montpellier, Rouen, Toulon, Tours, Angers, Le Mans, Besançon, Chambéry ou Reims, Nancy-Metz-Luxembourg ou encore Bâle-Mulhouse.
Ces projets exigent des investissements financiers importants. En cela, SNCF Réseau se projette déjà au-delà de 2030, car les infrastructures ferroviaires, au sein des métropoles, n’ont pas la capacité actuelle d’accueillir ces projets. De gros travaux sont ainsi à envisager. En cela les collectivités territoriales ont toutes leur place à prendre dans ces perspectives de développement et le maillage des mobilités actuelles et à venir.
Les investissements financiers étant à la hauteur des travaux à réaliser, SNCF Réseau incite les régions et les grandes agglomérations françaises à décider d’ici à 2022, du niveau de service qu’elles envisagent, de façon à mettre en œuvre « une stratégie d’investissement cohérente, combinant déploiement de solutions technologiques et aménagement d’infrastructures ».
Le schéma publié vendredi ne donne pas de précisions concernant les investissements nécessaires, mais pour ordre d’idée, le projet de RER bordelais présenté fin 2018 était alors estimé à 1,8 milliard d’euros.
Dans le cadre du plan de relance, une enveloppe de 30 millions d’euros sera affectée à ces études de projets, pour envisager à horizon 2023-2024 la mise en œuvre des premiers travaux.
Il y a fort à parier que les principaux acteurs du transport de voyageurs "ne ratent pas le train" de ce nouvel enjeu de mobilité dans les métropoles, et qu'ils trouvent naturellement leur place pour accompagner le développement de ces projets d'envergure.
Vincent HARBULOT
Dirigeant Carto Diem – Communication cartographique
4 ansDe nombreux projets qui mériteraient d’aboutir pour une meilleure efficacité dans les déplacements urbains et péri-urbains... à condition que la SNCF (ou autres opérateurs) se coordonne bien avec le régulateur local. A votre liste j’ajouterai Toulouse qui a une belle étoile ferroviaire à utiliser. Dans le Sud, Marseille-Aix-Toulon auraient peut-être intérêt à promouvoir un réseau commun.