Un seul décideur : entre stratégie marketing et philosophie du pouvoir
Aujourd'hui, l'idée qu’un seul individu puisse décider du sort d’un projet interpelle. Elle dépasse le simple cadre du marketing et touche à des questions profondément humaines et philosophiques : qu’est-ce que le pouvoir ? Et surtout, est-il juste qu’une seule personne concentre autant d’influence ?
Le mythe du "roi-décideur"
Depuis toujours, les sociétés humaines ont mis en place des figures d’autorité pour trancher, arbitrer et décider. Le décideur, c’est le roi dans son royaume, l’empereur dans son empire, ou le PDG dans son bureau d’angle. L’histoire nous montre que ce modèle est à la fois efficace pour agir vite, mais risqué si le leader se trompe ou manque de vision.
Dans une entreprise, ce phénomène se reproduit à chaque instant. En concentrant le pouvoir dans les mains d’un individu, on accélère les décisions, mais on court aussi le risque de réduire les nuances et la diversité des points de vue. Au fond, cela pose une question clé : le pouvoir individuel est-il une force créatrice ou destructrice ?
Le collectif éclipsé : une illusion d’équilibre ?
Face à ce modèle centralisé, on pourrait penser que les processus collectifs – comme les appels d’offres – incarnent une forme de démocratie économique. Mais la philosophie nous enseigne que la véritable démocratie ne se limite pas à l’expression de plusieurs voix. Elle repose sur une écoute mutuelle, un échange d’idées et un équilibre des forces.
Dans le cadre d’un appel d’offres, les décisions restent souvent influencées par des figures-clés au sein du groupe. Ainsi, même lorsque la décision semble émaner du collectif, elle est souvent guidée par un leader d’opinion, consciemment ou non. Cela nous ramène à la question fondamentale : le collectif peut-il réellement s’exprimer quand le pouvoir tend toujours à se concentrer ? (Et je crois que la période politique que nous vivons en est un parfait exemple)
L’individu face à l’éthique du pouvoir
L’individu qui détient le pouvoir de décider porte une responsabilité immense. Sa décision dépasse l’instant présent : elle peut influencer des emplois, des relations professionnelles, et même la trajectoire d’une entreprise.
C’est ici qu’intervient la notion d’éthique. Un décideur ne doit pas seulement évaluer un produit ou une proposition selon des critères rationnels ou économiques. Il doit aussi s’interroger sur les conséquences humaines et sociétales de son choix, en assumant les répercussions collectives, positives ou négatives.
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La liberté de choisir… et de convaincre
Pour les professionnels que nous sommes, cette réalité peut devenir un atout. S’il est vrai qu’un seul décideur peut changer la donne, c’est aussi une opportunité unique de toucher directement à l’humain. Convaincre ce décideur, c’est comprendre son monde intérieur : ses motivations, ses peurs, ses ambitions. C'est peut-être plus simple de convaincre une seule personne décideuse que tout un groupe mais c'est s'éloigner de la démocratie... Dilemme.
En fin de compte, le marketing devient alors plus qu’un exercice technique : il doit provoquer une rencontre. Nous sommes des entrepreneurs et nous avons des choses à vendre ou des services à proposer. Ce qui fait que nous gagnons ou perdons un contrat, c'est certainement une histoire de moment, de bon moment. En une fraction de seconde ce que nous sommes prêt à offrir va correspondre parfaitement au besoin d'un ou d'une décideuse. Nous allons régler son problème grâce à notre solution.
La proposition d'un produit ou d'un service n'est pas juste reliée à la qualité ou la fonctionnalité propre, c'est aussi d'être présent au bon moment.
Et comment je prouve cet argumentaire ? Et bien regardez en arrière et pensez à vos contrats gagnés... Nombreux sont ceux qui découlent d'un timing parfait.
Conservez vos souvenirs, ils sont la photographie de votre réussite.
P&P