Un verre ça va

Un verre ça va

Les associations de prévention ont l’alcool mauvais, ou plutôt le vin revanchard. Il faut dire que la modération qui s’impose habituellement en matière de consommation du jus de la treille n’est pas vraiment pratiquée par l’Elysée.

Non point qu’on y abuse de la dive bouteille, il paraît qu’il est même plutôt recommandé de marcher droit.

Ce qui fait perdre leurs nerfs aux promoteurs de l’orthorexie sanitaire, c’est l’excès d’enthousiasme manifesté par le Président de la République quant à « la clarification de la politique de santé publique à l’égard du vin » réclamée à grands cris par les représentants de la filière vinicole.

Pour les producteurs en effet, pas question d’être englobés dans l’univers peu enviable des « substances psychoactives » telles que la Stratégie nationale de Santé concoctée par Agnès Buzyn les définit.

Autant les associations de prévention sont colère, autant les producteurs d’AOC sont aux anges : en qualifiant, dans un courrier aux arômes de fruits rouges, le vin « d’âme de la France », Emmanuel Macron a d’emblée donné le ton avant de manifester son intention de ne pas mélanger les canettes et les flacons.

Résultat, les représentants des vignes seront désormais invités à la table des instances officielles dès qu’il s’agira de parler de prévention et leur voix, au même titre que celle des représentants du ministère de la Santé, devra être entendue.

On comprend pourquoi les associations ont aujourd’hui une gueule de bois carabinée car, avec la reconnaissance de la filière du vin dans le champ de la prévention, elles viennent de perdre une bataille décisive dans la lutte contre une boisson qui prend quand même sa part, même modeste, dans 50 000 décès prématurés annuels.

Le discours de modération habilement développé par les producteurs depuis des années a permis au produit de conserver une image culturelle forte quand d’autres, comme la bière, souffraient d’une association systématique au hooliganisme et à l’alcoolisme.

Mais, les militants du zéro alcool ont surtout perdu le combat du lobbying. Il faut dire qu’Audrey Bourolleau, aujourd’hui Conseillère à l’agriculture du Président de la République était, il y a peu encore, Déléguée générale de la très active association « Vin et Société ». Et, reconnaissons-le, ça aide bien...

Jacques DRAUSSIN


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