Voies de passage pour GNL Québec
Jean Baillargeon

Voies de passage pour GNL Québec

LA CRISE AUTOCHTONE ET LA VICTOIRE DE LA PEUR


Par Jean Baillargeon, stratège en communication publique


Fort du succès obtenu par la mise en place de barricades dans la crise autochtone et son effet sur la peur provenant d’investisseurs potentiels, j’estime que le recul pour le financement du projet GNL Québec de la part de Warren Buffet, un grand financier américain, a un effet démobilisateur pour le développement économique du Québec. Pourquoi? Parce que les lois ont été bafouées, et ce sans aucune réprimande. Le projet GNL Québec est un exemple similaire à celui contesté en Colombie-Britannique, soit la construction d’un gazoduc qui traverse des terres autochtones. D’ailleurs, les manifestants masqués de Saint-Lambert ont déjà appelé à ériger des « barrages sur les ponts, les routes et les chemins de fer », et ce, sans avoir aucune sanction de la part des autorités qui ont donné leur bénédiction au retrait du groupuscule qui a paralysé illégalement le chemin de fer entre Québec et Montréal pendant plusieurs jours.


En tant qu’ex-leader étudiant et ex-conseiller politique au gouvernement du Québec, j’ai eu à affronter en plusieurs occasions l’intimidation de groupuscules cherchant avant tout à attirer l’attention. J’ai compris très tôt que l’important pour eux n’était pas d’obtenir un gain pour une cause précise, mais plutôt de faire perdre la face aux autorités en place, souvent démunies et déstabilisées face à ce type d’affront. Le but étant d’obtenir un succès d’estime permettant le recrutement de militants à leur cause. Dans le contexte actuel, il est évident que la lutte aux changements climatiques servira aussi de carburant et de prétexte à toute forme de contestation, la récupération de la cause autochtone à cette fin représentant la cerise sur le sundae.


Voici mes recommandations aux autorités pour éviter une escalade chaotique dans le projet GNL Québec et éviter que la population et les entreprises soient prises en otage :


Première recommandation : Favoriser le dialogue et la transparence publique dans la transmission de l’information sur les enjeux économiques et sociaux à propos du projet GNL-Québec. Ceci implique par exemple l’organisation de forums de discussion non partisans et ultimement de référendums autant pour la partie autochtone que civile.


Deuxième recommandation : Créer une instance multipartite de dialogue de démocratie directe, regroupant notamment des représentants des autochtones, de la ville de Saguenay, de groupes écologistes et de GNL-Québec qui aurait pour tâche de superviser le bon déroulement des forums de discussion et éventuellement de référendums. Pour assurer son indépendance, cette instance serait soutenue par l’État québécois et canadien tout en étant reconnue par tous partis politiques de l’Assemblée nationale et de la Chambre des communes.


Troisième recommandation : Cette instance de dialogue démocratique direct se dissocierait de tout geste illégal d’entrave à la circulation de biens ou de personnes et favoriserait avant tout une démarche démocratique transparente.


Comme tous les citoyens et une très grande majorité d’autochtones, je souhaite que nous évitions de reproduire le même scénario de chaos actuel et la détérioration de notre paix sociale. Il faut adapter nos façons de gérer les consultations pour les grands projets pour que ce type de situation ne se répète dans l’avenir en paralysant notre économie tout en prenant en otages, des citoyens, des entreprises et d’honnêtes travailleurs.

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