Dans le texte introductif à la Conférence de Lisbonne, l’AIVP a souligné que l’accessibilité aux quais est un marqueur clé de l’évolution de la relation ville-port. L’exemple de Québec illustre parfaitement cette dynamique, comme l’a démontré la table ronde du vendredi 29 novembre dernier réunissant Mario Girard, président-directeur général du Port de Québec, Catherine Vallières-Roland, conseillère municipale de la Ville de Québec, et moi-même.
À l’aide d’images concrètes, les intervenants ont présenté plusieurs projets emblématiques : la réouverture à la baignade dans les eaux du fleuve, l’organisation de spectacles en plein air, de compétitions sportives, ainsi que la mise en valeur du patrimoine naturel et portuaire. 26 % du territoire portuaire est ainsi dédié aux activités récréotouristiques. Cependant, comme l’ont rappelé Mario Girard et Catherine Vallières-Roland, ces avancées n’auraient pas été possibles sans une étroite collaboration avec la Ville. Celle-ci a joué un rôle clé en investissant dans l’assainissement des eaux usées et l’amélioration de la qualité des cours d’eau, permettant ainsi l’accès aux berges et le développement d’activités aquatiques.
Au-delà des investissements réalisés, c’est avant tout la volonté partagée des acteurs d’apporter des solutions pragmatiques, répondant aux attentes des citoyens pour un meilleur accès aux berges, qui a permis ces réalisations. Ce contexte est d’autant plus remarquable que le port de Québec relève de l’autorité fédérale, et non municipale ou provinciale, sans incitation institutionnelle particulière pour favoriser cette coopération.
Cette réussite repose sur plusieurs facteurs déterminants : d’abord, l’engagement personnel des autorités municipales et portuaires, toutes deux ouvertes à la concertation et à la consultation citoyenne (comme en témoignent les ateliers de co-création et les comités de bon voisinage, cf. figure n°6). Ensuite, la constance des orientations stratégiques, soutenue notamment par la stabilité du leadership de Mario Girard à la tête du Port depuis 14 ans. Enfin, la compréhension commune qu’aux yeux des citoyens, seules les réalisations concrètes comptent, indépendamment des divisions administratives.
Néanmoins, comme l’a souligné Catherine Vallières-Roland, cette réussite repose aussi sur un équilibre délicat. Si le leadership individuel est essentiel, il reste fragile en l’absence de mécanismes institutionnels robustes pour coordonner durablement les acteurs autour d’objectifs partagés. La conseillère municipale évoque ainsi comme principaux défis la conciliation des intérêts entre Ville et Port et le maintien de canaux de communication permanents pour garantir une relation intégrée et harmonieuse.