Post de Robin Choty

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Responsable Achats & Relations Producteurs @Kelbongoo

Ça me révolte. 4.09€ le chou-fleur bio vendu chez Carrefour mais seulement 0.20€ dans la poche du producteur (5%). Pour un légume qui lui coûte 0.60€/pc à produire. Quand prendra-t-on conscience de la valeur du travail de nos agriculteurs ? Quand arrêterons-nous de laisser la grande distribution réaliser des marges exorbitantes sur le dos de ceux qui nous nourrissent alors que 18% des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté (INSEE, 2018) ? Je ne vois ici aucune justice sociale ni pour le producteur, ni pour le consommateur, pour qui les denrées bio deviennent de plus en plus inaccessibles à l'heure où il n'a jamais été aussi urgent d'encourager l'agroécologie. Cette semaine encore, l'un de nos producteurs chez Kelbongoo me faisait part de son inquiétude face à l'avenir et à l'éventualité de devoir revendre sa ferme bio en polyculture élevage (200ha) dans sa famille depuis plus de 5 générations en voyant les cours du blé bio s'effondrer et les consommateurs retourner faire leurs courses en grande surface, là où le prix des produits à base de blé a augmenté mais celui de la matière première payée au producteur a chuté. ⏩ Où va la marge ?? Mêmes témoignages cette semaine sur le Salon de l'Agriculture où nous avons rencontré une partie de nos producteurs, toujours en colère contre un système qui les met à genoux et en concurrence avec des marchés internationaux aux pratiques agricoles moins strictes / limitantes au lieu de les valoriser. D'où leur choix de travailler majoritairement en direct ou avec des acteurs valorisant à juste prix leur travail : vente directe à la ferme, marchés, AMAP, épiceries de circuit-court (Champs Libres Le Zingam, Épicerie de quartier, Kelbongoo 🏪) La balle est en partie dans notre camp à nous, consommateurs. C'est à nous de prendre conscience de ces enjeux mais surtout de PASSER À L'ACTE en modifiant nos modes de consommation, en faisant le choix de s'approvisionner en direct ou dans des structures plus transparentes, rémunératrices pour les producteurs et vertueuses pour l'environnement si l'on veut préserver notre souveraineté alimentaire, l'agriculture française et nos producteurs à l'heure où le nombre de fermes et d'agriculteurs en France diminue drastiquement. Car in fine manger c'est voter. Ville de Paris Audrey Pulvar Paris International Agricultural Show Région Hauts-de-France Carrefour Marc Fesneau Agnes Lutun Stéphane CATRICE Benjamin Delamarre Philippe Collin Adrien Massari Pauline Manfredi

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Olivier MEVEL Olivier MEVEL est un Influencer

Conférencier, Conseils stratégique et marketing des entreprises agri-agroalimentaires, Spécialiste des relations agriculture-industrie-commerce-consommation, Maître de Conférences HDR en Sciences de Gestion

Choux-fleur breton et partage de la valeur ajoutée : Quand la centrale d’achat Carrefour se gave aussi bien sur le dos des agriculteurs que de ses franchisés ! Aors que s’ouvre le salon de l’agriculture et que 7 patrons de la grande distribution versaient hier, assez opportunément, des larmes de crocodile sur l’agriculture au travers de la signature d’une tribune commune (sans Lidl France faut-il le souligner), l’exemple ci-dessous du partage de la valeur ajoutée dans la chaîne de valeur du choux-fleur breton permettra à tout un chacun de se positionner. En bio, alors que l’on était partiellement en rupture en linéaire dans les magasins Carrefour, les prix payés aux producteurs ces derniers jours prenaient la tournure suivante : - vendredi 16/02 : 0,30€/tête - lundi 19/02 : 0,23€/tête - mardi 20/02 : 0,20€/tête En même temps, la centrale d'achat de Carrefour validait les prix suivants : - Prix vendu par la centrale à ses magasins : 2,21€/tête !!!! (Il n’y a ici aucune transformation produit et les coûts d’approche logistique et de conditionnement sont au maximum de 15% de la valeur du choux-fleur) - Prix de vente conseillé en magasin aux clients (et les franchisés ne manqueront pas d’en tirer une nouvelle fois toutes les conséquences) : 3,25€ / tête, c'est à dire un prix multiplié par 16 entre le producteur et le consommateur...Soit 1.525% d’augmentation minimum entre le prix départ et le prix consommateur sachant que certains magasins hyper Carrefour ont commercialisé le choux-fleur bio breton au delà des 4€/tête ! Pour information, le prix de revient pour l’agriculteur est d'environ 0,60€/tête, c'est à dire qu'actuellement, aux prix auxquels les producteurs sont payés, ces derniers vendent à perte pour chaque chou livré (environ 0,4€/tête)…Tandis que le consommateur est bien roulé dans la farine également au regard du prix final du choux-fleur...Le grand gagnant est ici la centrale d’achat Carrefour qui réalise une marge brute colossale à l’achat ainsi qu’une très confortable marge brute à la vente sur ses franchisés (AFC Association des Franchisés de Carrefour) ! Quand va t-on enfin arrêter cette mécanique implaquable qui détruit notre agriculture en décrétant enfin un seuil d’achat à perte (ici par exemple de 0,60€/tête de choux-fleur bio) qui serait un prix opposable à la grande distribution mais aussi aux industriels ? Il est grand temps de prendre en compte un consentement à produire des agriculteurs face au consentement des centrales d’achats des GMS à payer des prix toujours plus bas. L’exemple ci-dessous est édifiant mais il vaut pour bien des produits bruts d’origine agricole. Cela ne peut plus durer. Salon International de l'Agriculture Emmanuel Macron Gabriel Attal Marc Fesneau agridées think tank Agriculture Stratégies Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Michel-Edouard Leclerc Alexandre Bompard Dominique Schelcher Michel Biero La Coopération Agricole SICA St Pol de Léon Prince de Bretagne - Cerafel

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