Être encourageant, optimiste… Ou au moins pas décourageant

Être encourageant, optimiste… Ou au moins pas décourageant

Je voudrais aujourd’hui insister sur cette notion de ce que l’on peut communiquer aux autres dans le sport de haut niveau. Et je voudrais aussi inclure la posture du préparateur mental dans cette histoire, car nous avons un vrai rôle à jouer dans le développement de l’athlète, et nous pouvons aussi commettre des erreurs qu’il nous faut absolument éviter.


Un sportif de haut niveau est très souvent conscient de ses difficultés, de ses erreurs, de ce qu’il ne réussit pas très bien. J’ai remarqué que les sportifs ont cette capacité à avoir beaucoup de recul sur eux-mêmes et à comprendre rapidement ce qui cloche. Ils n’ont pas toujours la possibilité de mettre des mots et de dénouer ce qui bloque, mais ils sont très conscients de ce qu’il se passe. Il n’est donc pas nécessaire, et absolument contre-productif de verbaliser ce qui ne fonctionne pas chez eux. Quand on les accompagne, une des règles, en tout cas pour moi, est de les laisser au maximum exprimer ce qui leur fait défaut. Et le but est d’essayer de remettre un peu d’équilibre et de se montrer optimiste et encourageant.


Pas pour mentir, pas pour flatter, mais pour amener à un résultat. Pourquoi est-ce que je dis cela ? Parce que donner de l’espoir, amener une lueur, c’est redonner de la motivation, de la concentration et de l’énergie. On est toujours dans le vrai en agissant de la sorte. Alors, bien sûr, il ne faut pas que nos propos soient fake, que le joueur sente qu’il s’agit d’un automatisme. Il faut vraiment le penser, concevoir les choses de cette façon. Être capable de remarquer ce qu’il y a de bon et de meilleur chez la personne et l’encourager à l’exprimer… Trouver avec lui les clefs pour le faire. Mais quelque soit le rôle que nous tenons auprès d’un sportif de haut niveau, il n’y aura jamais AUCUN intérêt à se montrer décourageant. Si nous doutons, gardons nos doutes pour nous car, comme je l’ai expliqué dans un précédent billet, ils en disent davantage sur nous que sur l’autre personne. Certains argueront qu’il s’agit d’être honnête et réaliste. Je répondrais qu’il n’y a rien d’honnête et de réaliste lorsque l’on plombe l’espoir de quelqu’un. Bis repetita, ça en dit plus sur notre façon de chercher à exprimer une certaine image de nous-même que sur l’apport que l’on aura pour la personne…


À la fin, quand on côtoie de près un sportif de haut niveau, la meilleure des solutions est toujours de lui apporter du soutien car nous n’imaginons pas à quel point le doute est toujours là à roder, prêt à mordre les chevilles. Laissons le sportif faire ses choix, éventuellement donnons lui un conseil s’il nous le demande, mais accompagnons-le lorsque nous avons une relation de travail avec lui, et n’essayons pas de le dissuader, de le « mettre face à la réalité », car nous ne connaissons pas la réalité, mais avons plutôt notre propre vision de ce qu’elle est ou devrait être…



Florian, coach mental attaché à une vision philosophique du sport

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