1,4% : le mauvais calcul du nouveau Conseil d'Etat vaudois.
En ne compensant largement pas le renchérissement pour les salaires de son personnel, l'exécutif vaudois fait un mauvais calcul.
Peut-être s’agissait-il pour ce nouveau Conseil d'Etat vaudois de marquer son style et donner un signal à son électorat de droite. En choisissant de ne pas compenser le renchérissement dans le cadre de sa politique salariale, il semble assumer assez bien d’amputer le salaire réel d’une grande partie de ses employés de 1,6% au moins. Raboter le pouvoir d'achat des employés de l'Etat fait toujours plaisir à une partie de l'électorat et du Grand Conseil, à peu de frais. Soit.
Mais, à l’analyse, ce choix semble mauvais, pour plusieurs raisons.
1. Effet négatif sur la motivation des employés
Cela fait plusieurs années que dans le cas d’un IPC à faible croissance, ou même nulle, voire négative, de nombreux employés de l’Etat de Vaud ont vu leurs revenus réels fondre, certes modestement, avec l’inflation rampante sous la pression de la hausse constante des primes d’assurance maladie et du logement. En refusant la pleine compensation du renchérissement cette année, l’Etat ne contribuera pas à motiver les troupes, particulièrement les employés les plus expérimentés dont le salaire est plafonné.
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2. Mauvais exemple pour l'économie privée
Lorsqu’un Canton riche refuse la pleine compensation du renchérissement à ses employés, il envoie un très mauvais signal à l’économie privée qui peut prendre exemple sur cette mauvaise pratique pour justifier des restrictions salariales arbitraires à son tour.
3. Pas forcément un bon calcul politique
S’agissant de faire plaisir à son électorat de droite, le Conseil d’Etat se tire peut-être une balle dans le pied. Comme de nombreux employés de l’Etat, je fais partie de cet électorat et je peux gager que, comme moi, de nombreux autres s'en souviendront lorsqu’il s’agira de renouveler nos autorités.
4. De la poudre de perlimpimpin pour les petits salaires
Il convient aussi de dénoncer la mesure marketing qui consiste à octroyer une prime unique supplémentaire de 0.8% aux employés des classes salariales basses qui tient de l’arnaque. Car dès l’année prochaine, ce personnel à revenu modeste verra son salaire de facto amputé de ce bonus temporaire. Là encore, le Conseil d’Etat est passé à côté de la cible.