Agir a l’echelle nationale, mais rester tournes vers le monde : Reflexions dans la foulee des élections

Agir a l’echelle nationale, mais rester tournes vers le monde : Reflexions dans la foulee des élections

Je voulais communiquer à mes amis et conseillers du Québec un article récent écrit par le gestionnaire de portefeuille Michael Greenberg.


Cliquez ici pour lire l’article original en anglais.


Étant donné que le Parti libéral a été réélu sous la forme d’un gouvernement minoritaire, nous ne nous attendons pas à ce qu’il apporte des changements majeurs à la plateforme qu’il a déjà mise en place. Cela dit, puisque ce parti a perdu la majorité au Parlement, il est probable qu’il doive former une coalition avec le NPD, voire avec le Bloc québécois, pour pouvoir adopter des lois. Cependant, les marchés boursiers et obligataires au Canada sont plus souvent tributaires de facteurs économiques à l’échelle mondiale. Il importe de garder à l’esprit que l’économie canadienne compte pour seulement 2 % du PIB mondial. D’un point de vue global, certains enjeux peuvent donc avoir une bien plus grande incidence sur les marchés canadiens que la politique au pays, comme c’est le cas du commerce sino-américain, de la croissance économique dans le monde, des bénéfices des sociétés et même, des perspectives économiques des États-Unis.


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Les défis qui attendent le secteur de l’énergie

La politique à l’échelle nationale revêt tout de même une certaine importance. Outre les enjeux auxquels est confronté le secteur de l’énergie au Canada, comme la faiblesse des prix du pétrole, le manque d’investissements et l’engorgement des pipelines, d’autres inquiétudes s’ajouteront vraisemblablement à celles-ci, du fait que l’énergie continue de semer la division entre les diverses formations politiques. La situation reste incertaine, mais le NPD et le Parti vert du Canada devraient s’opposer à la création de nouveaux pipelines, le Bloc québécois milite contre le passage d’un couloir de transport énergétique au Québec, et le Parti conservateur souhaite abolir la taxe carbone et est plus favorable à la production d’énergie. Il y a lieu de croire que les changements climatiques deviendront un enjeu de taille si le premier ministre s’allie au NPD, qui prône un engagement plus ferme à cet égard, ce qui influe directement sur le secteur de l’énergie au Canada. Cela sèmera probablement le doute chez les investisseurs étrangers du secteur de l’énergie quant à la position du gouvernement sur la politique énergétique, si bien que cette incertitude pourrait influer sur leurs décisions de placement.


Une division qui s’accentue

La nouvelle carte électorale témoigne du fossé qui sépare les diverses régions du Canada, ces dernières s’étant clairement rangées du côté de formations politiques en particulier. Le Parti conservateur a été surtout populaire dans trois provinces de l’Ouest canadien, et le Bloc québécois a fait un retour en force au Québec. La plupart des sièges du Parti libéral ont par ailleurs été remportés à Toronto et à Montréal, bien que quelques gains aient été faits à l’extérieur des grandes villes ainsi que dans la région de l’Atlantique. Le gouffre s’élargit et les opinions sont de plus en plus tranchées. Il paraît donc peu probable que l’un ou l’autre des partis obtiennent un gouvernement nettement majoritaire dans un avenir rapproché. Qui plus est, ces divergences accroissent le risque que des conflits éclatent entre les provinces, lesquels pourraient nuire au commerce et aux investissements.


Dépenses budgétaires

La situation budgétaire ne devrait pas changer radicalement, mais la hausse promise de dépenses budgétaires devrait soutenir l’économie canadienne, qui se porte déjà bien. Même si la Banque du Canada a du jeu pour réduire les taux d’intérêt en cas de ralentissement, d’autres banques centrales à l’échelle mondiale sont moins bien préparées sur le plan monétaire pour appuyer ou protéger la croissance économique. Le Canada devrait ainsi pouvoir bien réagir aux signaux témoignant d’un repli de la croissance et permettre au gouvernement de prendre une longueur d’avance en mettant en œuvre quelques dépenses budgétaires dans la foulée de ses promesses électorales. Il va sans dire que l’évolution de la situation suscite des craintes à long terme, car les dépenses budgétaires effectuées aujourd’hui minent le potentiel de croissance à l’avenir, car le déficit se creuse et la marge de manœuvre budgétaire se réduit.


Répercussions

En règle générale, un gouvernement minoritaire garde le pouvoir pour environ deux ans. En revanche, compte tenu des divergences qui séparent les régions ainsi que les électeurs en milieux urbains et ruraux, il est probable que les gouvernements minoritaires se succèdent et que l’incertitude accrue dure longtemps. L’augmentation des dépenses budgétaires devrait favoriser l’économie en général, mais laisse moins de place aux dépenses futures. Les défis et l’incertitude auxquels doit faire face le secteur de l’énergie pourraient subsister, en plus de plomber les investissements futurs.


Ce fut une année difficile pour les investissements nets et les rentrées de fonds étrangers au Canada. L’intérêt des investisseurs étrangers pour les actions canadiennes a diminué et les investissements dans le secteur de l’énergie restent anémiques. Sur le plan des placements, les actions et les obligations canadiennes dépendent toujours plus de l’évolution d’enjeux mondiaux de plus grande envergure que de problèmes à l’échelle nationale qui ont occupé le devant de la scène lors des élections.

Les commentaires, opinions et analyses de Michael Greenberg et Xavier Saab sont fournis uniquement à des fins de renseignements et ne doivent pas être considérés comme des conseils de placement individuels ni comme une recommandation d’investir dans un titre ou d’adopter une stratégie de placement. En raison de l’évolution rapide du marché et de la conjoncture économique, les commentaires, les opinions et les analyses sont valables à la date de la présente publication et peuvent changer sans préavis. Le présent document ne constitue pas une analyse complète de tous les faits importants au sujet d’un pays, d’une région, d’un marché, d’un secteur, d’un placement ou d’une stratégie.

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