Archéos.....(Eco)
Alors que l'économie prouve chaque jour que le travail et le capital sont intimement liés dans nos économies développées, on assiste dans de nombreux pays à un retour d'analyses complètement archaïques de leur relation. Marx ou le dirigisme étatique reviennent en force alors que le marché n'a jamais offert autant de possibilités à Mr Tout-le-Monde de profiter de l'aventure capitaliste. Bernie Sanders a attiré des jeunes connectés vers l'étatisme, Jeremy Corbyn a poussé les travaillistes anglais à l'extrême-gauche et Thomas Picketty ressuscite Marx et l'anti-capitalisme en Europe ....
Pourtant, les actifs financiers sont à la portée de tous et les technologies numériques permettent à chacun de faire fructifier son "capital" (logement, voiture, équipements, formation, etc) si maigre soit-il en le mettant au service des autres contre rémunération. Dans certains pays, les systèmes de retraite font aussi de chaque citoyen un "capitaliste" dès qu'il commence à travailler.
Même au coeur de la finance, on peut détecter des modes de pensée "archéo" dont je vous laisse pister les origines parfois plusieurs siècles en arrière. Par exemple, on entend souvent développer des arguments selon lesquels il y aurait un "bon" capital "productif" sous-entendu industriel et financier et un "mauvais" capital "improductif" sous entendu immobilier.... Mais si l'on admet que l'économie vise à satisfaire des besoins de consommation, l'immobilier est une immobilisation comme une autre qui contribue de manière quasiment indispensable à satisfaire la production de services de logement au même titre que les machines contribuent à satisfaire la production de biens ou à faciliter la production de services....De même l'économie collaborative a permis de rentabiliser et d'augmenter la "productivité" du "capital" des ménages. Tout "capital" rémunéré ou "utile" est "productif" même indirectement.
Néanmoins, les penseurs de l'économie politique qui ont l'habitude de se cliver politiquement capital contre travail, état contre marché etc et de penser l'avenir en regardant dans le rétroviseur font recettes. Mais leur audience n'a d'égal que leur impuissance nostalgique face aux réalités économiques. Ils n'ont aucune chance d'avoir de prise durable positive sur nos économies développées.
Plutôt que de laisser sombrer les débats politiques dans des flash-back extrémistes, les économistes et les politiques devraient se plonger un peu plus sérieusement dans l'analyse économique du réel et sa projection dans l'avenir. Les défis de demain ne seront pas ceux d'hier. Par conséquent les clivages sont dans bien des pays à redéfinir. et la pédagogie de mise ... "Archéos" s'abstenir !