Baavgai Bolohson (Si seulement je pouvais hiberner)
Il ne faisait pas si froid que cela à Paris, mais nous étions bien dans la salle n°34 de l'UGC Ciné Cité Les Halles. Le monsieur qui alternait toux et ronflement était assis à trois fauteuils de moi. Une dame installée à sa droite a râlé une fois seulement. Et le film nous a tous envoûtés. Car il est fort d'une poésie qu'on n'imagine pas dans l'hiver glacial d'Oulan-Bator. Les vies martyrisées par le froid sont toutes des combats contre la mort que de telles températures promettent aux faibles. Être fort est la seule manière de vivre en Mongolie. Opposer à une nature hostile une bravoure épuisante, et essayer de survivre... L'Idéal, celui d'une vie rêvée, réchauffe : pour mon héros, Ulzii, ce sont les sciences et les étoiles. Des équations maîtrisées, la bienveillance inaltérable d'un maître, le secours plein d'humanité d'un vieux couple de voisins... Il vaincra malgré la faiblesse des autres. Il vaincra pour les autres autant que pour lui. Son regard ne triche pas. Il nous fixe avec un courage qui nous impressionne. Merci à Zoljargal Purevdash, merveilleuse poétesse mongole, de nous offrir un tel cadeau.
Film Producer
11 mois🙏