Césariennes sous nos tropiques
Ce sont les mêmes mouvements
De <<vas>> vers l’occident
Telle une verge tendue en haleine
Qui doit à tout prix déchirer l’hymen
Comme au premier rapport en sueur,
Mélange de sang, de joie, de pleurs…
D’un océan à une mer,
Abusés par des embarcations de mort,
Imitant les caravelles du temps des torts,
Souvenirs de vies amères marquées au fer
Pour revoir des africains,
Entassées comme de la sardine,
Hameçonnés par l’occident et sa même mine,
Ne jurant que par lui et son lendemain certain ;
Des Africains, cette fois-ci volontaires,
Comme des zombies, fuient tout ici
Quitte à marcher sur l’eau comme le messie,
Ou à voler comme des insectes attirés par la lumière…
Ce sont les mêmes mouvements
De <<vas>> vers l’occident
Telle une verge tendue en haleine
Qui doit à tout prix déchirer l’hymen
Comme au premier rapport en sueur,
Mélange de sang, de joie, de pleurs…
Ils poussent comme au moment de l’accouchement
Repoussant toute limite pour s’accrocher
Ils affrontent cette mer furieuse et révoltée
Qui se déchire pour les avaler avec empressement
Hier, ils avaient des chaines les emmenant
Mais aujourd’hui, ce sont eux, libres pourtant,
Qui s’enchainent dessus dessous, des fois débout
En cotisant leurs sous pour ce funeste rendez-vous.
Au mépris de leur histoire et de leur fierté
Partir à tout prix sans se retourner
Contre vents et marées, ils sont prêts à tout risquer
Pour voir Lampedusa…ou mourir noyés
Arsène Angelbert ABLO