Camelots et camelotes industrielles

English version.

Qui n’a jamais été seduit(e), convaincu(e), ébloui(e), que dis-je hypnotisé(e) par la promesse et la nouveauté proposée par un camelot?

Je vous parle de ce fantastique épluche légume, de cette superbe pierrade, de ce téléphone dernière génération, de ce canapé imitation Skaï  (sans compter qu’avec le canapé, vous pouvez aussi avoir la pierrade) ... mais aussi de cette innovation ou de ce système informatique à la mode. 

Non, sans rire, outre l’aspect manipulation que d’autres décriront mieux que moi (ref. Cialdini), n’est-ce pas incroyable d’être aussi sensible aux appels des camelots et autres margoulins?

Pourquoi?

Il me semble que nous répondons à une sorte de manque. Pas exactement un besoin, c’est une envie, mais pas celle de faire l’effort de comprendre ou de remettre en question cette pulsion.

Pourtant il y a souvent un besoin sous-jacent que nous ne cherchons pas à comprendre, ni à affiner. Nous nous laissons séduire, sans vraiment y réfléchir, rejetant l’effort que demanderait une analyse sérieuse et n’anticipant pas les conséquences.

Pourquoi ? 

Peut-être du fait de la complexité du besoin ou de celle du produit proposé ou de notre compétence limitée.

Car en effet:

• Cet épluche légume, il est fragile et bien difficile à nettoyer,
• Cette pierrade, elle aussi est très fragile, 
• Quant à cette centrifugeuse et ses 115dB, elle est désagréable et de toute manière, on ne peut pas l’utiliser le matin au risque de réveiller toute la famille et les voisins.

Bref de la camelote.

Et c’est parfois un peu la même chose dans l’entreprise. 

Plutôt que de rester subjugué par un effet de mode telle la digitalisation ou l’intelligence artificielle, mettons-y plutôt de l’intelligence humaine: 

Comprenons-en la valeur, les champs d’applications, les besoins et les contraintes.

Cela permettra sûrement d’éviter d’investir avec précipitation dans de la « camelote » qu’on rangera très vite dans un placard.

Même si c’est plus fatiguant et chronophage, au début. Le résultat n’en sera que meilleur. Nos successeurs, nos clients et nos actionnaires ne s’en porteront que mieux.