Ciaran, Railcoop, Total : Ça souffle, ça déraille, ça pollue
Entre la tempête Ciaran et des dégâts aggravés par la crise climatique, la coopérative Railcoop qui déraille et Total impliqué dans des bombes carbones qui font encore plus peur qu'Halloween... Cette semaine, l'actu est déchaînée. Souriez, c'est vendredi ! 🌦
Quel est le lien entre la tempête Ciaran et la crise climatique ?
1,2 million de foyers privés d'électricité, aucun train dans plusieurs départements jeudi 2 novembre, des ponts fermés à la circulation, des promenades en forêts interdites… La tempête Ciaran a soufflé fort sur les côtes françaises, poussant même les avions de ligne à frôler des records de vitesse. Mais ce sont bien les seuls à avoir profité de cette tempête. Car les dégâts en Bretagne sont impressionnants, entre des toitures envolées, des arbres déracinés et une grue pliée. Si le lien entre cette violente tempête et le changement climatique n’est pas directement établi -bien que le GIEC évoque une augmentation des ouragans qui provoquent de fortes tempêtes- ce dernier amplifie la vulnérabilité des populations à ces évènements météorologiques.
"Aujourd'hui, par exemple, les impacts sur la végétation, et notamment les arbres, sont plus forts qu'il y a 30 ou 40 ans parce que les arbres perdent leurs feuilles plus tard, note le climatologue Chistophe Cassou, interrogé par TF1. Les tempêtes d'octobre ou novembre frappent alors que les arbres ont encore leurs feuilles, et offrent donc plus de prise au vent". De même, l’élévation du niveau des mers causée par le changement climatique, peut amplifier le phénomène de submersion, c'est-à-dire des inondations côtières, explique notre journaliste Fanny Breuneval dans son article. En bref, la crise climatique, provoquée par nos activités, nous rend encore plus vulnérables aux tempêtes comme Ciaran.
La carte qui fait peur 🤡
Pas de quoi se rassurer donc, surtout quand on regarde la nouvelle carte publiée par la plateforme CarbonBombs.
Elle répertorie l'ensemble des 425 bombes climatiques présentes dans le monde, ces sites d'extraction de charbon, gaz et pétrole qui peuvent émettre chacun au moins un milliard de tonnes de CO2. Au total, si les réserves de tous ces projets étaient bel et bien épuisées 1 180 gigatonnes de CO2 seraient ainsi émises. Or, selon une nouvelle étude parue le 30 octobre, dans Nature Climate Change, le budget carbone pour rester dans un scénario 1,5°C –c’est-à-dire ce qu’on peut encore émettre- est de 250 gigatonnes de CO2… soit presque cinq fois moins, décrit notre journaliste Concepcion Alvarez .
Et qui se cachent derrière ces bombes climatiques ? Trois pays concentrent la moitié de ces projets, à savoir la Chine, la Russie et les États-Unis. Côté entreprise, China Energy remporte la palme, devançant ainsi TotalEnergies qui est associée à 17 bombes climatiques émettant potentiellement 12 gigatonnes de CO2. Des chiffres qui pourraient être sous-estimés puisque la semaine dernière, Greenpeace avait calculé, en se basant sur des données plus récentes, que le pétrolier français étaient impliqué dans 33 bombes climatiques émettant 93 milliards de CO2. C’est beaucoup, dites-vous ? C’est deux fois les émissions mondiales de gaz à effet de serre !
Railcoop, une aventure semée d'embûches
Et pendant que des bombes climatiques explosent, c’est Railcoop qui déraille. La belle aventure de la première coopérative française dédiée au ferroviaire pourrait toucher à sa fin après sa mise en redressement judiciaire. L’idée était pourtant belle et fortement médiatisée : relancer les vieilles liaisons ferroviaires comme le trajet Bordeaux-Lyon abandonné depuis près de dix ans. Mais les grandes ambitions de Railcoop se sont heurtées à la réalité d’un secteur compliqué.
Retard, manque de soutien financier, difficultés de matériels… Railcoop a subi renoncement sur renoncement et pourrait même abandonner son ADN de coopérative pour se tourner vers des fonds d’investissement privé, décrypte Florine Morestin dans son article. Un symbole de plus des difficultés de financement des entreprises de l’économie sociale et solidaire, estime l’ingénieur Timothée Duverger : "L’urgence et l’ampleur de la transition écologique imposent de structurer de nouveaux instruments de financement et pour cela de nouer des alliances avec les pouvoirs publics", écrit-il dans Alternatives économiques. Un appel que les pouvoirs publics ne semblent pas avoir entendu.
On passe au TOP 3 de la semaine !
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Marina Fabre Soundron
Journaliste - Directrice de la rédaction
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