Crise du travail : et si valoriser le travail bien fait était la solution ?

Crise du travail : et si valoriser le travail bien fait était la solution ?

Nous avons vu la semaine dernière les principaux facteurs organisationnels qui conduisent à modifier la nature du travail et provoquent le désengagement de plus en plus de travailleurs salariés. Arrêtons-nous aujourd’hui sur la raison principale qui motive les salariés dans leur travail.

L'attachement au métier

Selon les éléments d’analyse que nous donne l’IFOP à travers un article paru pour la fondation Jean Jaurès, l’attachement des Français à leur métier est massif. En 2022, 72% des salariés estiment que si leur métier venait à disparaître, il en résulterait une perte importante pour leur entreprise, pour eux-mêmes et pour la société dans son ensemble.

Comme l’avait observé le sociologue français Émile Durkheim dans son ouvrage "De la division du travail social" (1893), la spécialisation en métiers est source de cohésion sociale. Elle différencie les individus en renforçant leur sentiment d’utilité et les rend dans le même temps complémentaires, contribuant à renforcer le lien social. Dit autrement, l’attachement des Français à leur métier permet toujours de faire « société ».

Reconnaissance et valorisation

Cependant, si les Français sont attachés à leur métier, il convient de ne pas oublier un élément essentiel : la reconnaissance et la valorisation de leurs réalisations afin de ne pas entraîner de démotivation.

Notons deux éléments qui pourront nous donner des pistes de réflexion pour favoriser l’engagement de nos salariés :

  • Le manque de reconnaissance entraîne une démotivation (en forte croissance ces dernières années selon l’IFOP) qui se traduit par une envie de démissionner de plus en plus présente, bien qu’elle dépasse rarement le stade de l’intention en raison du contexte économique incertain.
  • Le fait de dissocier vie professionnelle et personnelle n’a pas pour conséquence une diminution de l’implication dans le travail, bien au contraire. Plus un salarié arrive à dissocier sa vie professionnelle de sa vie personnelle, moins il est sujet à l’absentéisme.

Mais comment faire renaitre cette motivation et favoriser l'engagement ?

Si toucher aux causes structurelles qui ont provoqué cette révolution en entreprise semble être en dehors de notre portée, il est encore en notre pouvoir de favoriser l’engagement de nos salariés à travers leur métier.

Donnons-leur l’occasion de progresser dans leur métier et attachons-nous à valoriser la qualité du travail effectué :

  • En leur permettant de développer leurs compétences pour améliorer leurs pratiques et développer leur professionnalisme, non de façon industrielle et standardisée mais par rapport à leurs besoins spécifiques.
  • En les faisant évoluer en interne pour leur permettre de progresser (élargissement du périmètre de responsabilité, développement d’une expertise) ou d’améliorer leurs conditions de travail (mobilité interne).
  • En soutenant les managers de proximité pour leur donner les moyens d’accompagner et de valoriser leurs collaborateurs.

En conclusion

Il est temps de redonner au travail sa juste place, c’est-à-dire cet espace où nous pourrons nous réaliser tout en satisfaisant les besoins nécessaires à la société. Et n’oublions jamais que le sens du travail n’est pas de rechercher un travail qui ne procure aucune fatigue, mais bien que cette fatigue soit sublimée dans la beauté de ce qui est produit !

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