Emmanuel Grégoire chez les Raymonds
La semaine dernière, les Raymonds ont eu le plaisir d'accueillir Emmanuel Grégoire à l'occasion d'un nouveau café engagé !
Nous avons évoqué divers sujets autour de l'aménagement de la ville de Paris, à court terme avec les JOP et à plus long terme afin d'assurer un avenir viable dans capitale grâce aux structures paysagères.
La tendance parisienne actuelle est à la dé-densification. La crise du logement est un sujet politique majeur à Paris. Pour Emmanuel Grégoire, la priorité est de reprendre la main sur le plan réglementaire pour y remédier, puisque la solution pour une ville bas carbone et plus résiliente est la densification.
"La ville dense, c'est la solution !" Et déjà Paris fait figure de modèle. Si l'empreinte carbone de la capitale française est deux fois inférieure à celle des métropoles américaines, c'est justement grâce à la densité. La solution pour faire accepter la densité aux Français, est de ramener le végétal en ville.
La végétalisation est un objectif structurant de la mandature d'Anne Hidalgo, le projet de PLU Bioclimatique en atteste. Emmanuel Grégoire l'affirme : "afin de servir l'intérêt général, il faire tout ce qu'on peut, tout en ayant conscience des difficultés qui s'imposent dans un contexte urbain contraint : propreté, incivilité, entretien... Paris ne sera jamais la jungle et la jungle ne sera jamais Paris".
Le PLU bioclimatique de la ville de Paris est une étape structurante pour la nature en ville. Il fournit des outils réglementaires d'accompagnement pour intensifier la végétalisation de la ville, avec l'objectif d'atteindre les 10m² de nature par habitant, préconisés par l'OMS. Ainsi, 300 hectares d'espaces verts supplémentaires devraient voir le jour à l'horizon 2040.
Les pouvoirs publics ont un gros effort à fournir en termes de pédagogie et de communication auprès des populations urbaines concernées. Si le besoin de végétaliser la ville ne fait plus débat, les difficultés rencontrées dans les opérations d'aménagement demeurent.
Comment végétaliser la ville à grande échelle en garantissant la soutenabilité du financement ? Comment entretenir tous les espaces de nature ? L'espérance de vie des structures paysagères à Paris est très faible au regard du manque d'engagement et des problèmes d'incivilité. Quel arbitrage entre praticité, accessibilité et esthétisme ? Et concernant les espaces publics et cœurs d'îlots : faut-il les entourer de grillages pour les protéger ou bien faut-il favoriser l'équité spatiale avant tout ?
Combiner panneaux solaires et végétation en toiture, c'est possible !
Une toiture biosolaire est une toiture végétalisée avec des panneaux solaires photovoltaïques. Ces deux installations combinées étaient souvent mises en concurrence jusqu'ici et pourtant, elles présentent de nombreux avantages une fois combinées.
Végétaliser une toiture avec des panneaux solaires permet d'améliorer les performances des panneaux car, contre intuitivement, plus ils sont confrontés à la chaleur et plus leur rendement est faible. Des chaleurs supérieures à 25°C sont néfastes. Or, les végétaux permettent de refroidir les panneaux photovoltaïques grâce à la création d'ombre et à l'évapotranspiration. La production énergétique des panneaux augmente de 3 à 5%,et ils sont plus durables sur le long terme.
Les avantages sont aussi multiples pour le bâtiment en tant que tel. Il bénéficie d'une meilleure isolation thermique et la température est stabilisée, en moyenne entre 15 et 20°C sur la surface du toit.
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Quid de la gestion des eaux pluviales sur les toitures biosolaires ? Certains systèmes permettent de stocker, irriguer et réguler les eaux pluviales en toiture, même végétalisées, avec des panneaux solaires. Même si la législation française a pris du retard sur le sujet des toitures biosolaires, le cadre réglementaire évolue pour promouvoir cette nouvelle solution. L'article 101 de la Loi Climat et Résilience de 2021 a introduit, dans le code de la construction et de l'habitation, l'obligation de végétaliser ou de couvrir de modules de production d'énergie photovoltaïque 30% de la surface de certaines toitures. Ces obligations s'imposent aux nouvelles constructions ainsi qu'aux rénovations lourdes ou extensions qui disposent de plus de 500m² d'emprise au sol pour les bâtiments commerciaux ou les aires de stationnement et plus de 1000 m² pour les bâtiments tertiaires.
Il existe des aides financières mobilisables pour installer une toiture biosolaire : le fond îlots de fraîcheur urbain de la région IDF par exemple. A Paris, via le dispositif Eco Rénovons Paris +, la végétalisation peut être subventionnée à hauteur de 45 euros du m². Toutes ces subventions peuvent être combinées à celles mobilisables dans le cadre du développement des énergies renouvelables électriques (notamment à travers des fonds régionaux).
POINT ACTU : Au Salon de l'Agriculture, on parle aussi d'agriculture urbaine !
On parle d'agriculture dans la capitale ? Ne serait-il pas l'occasion pour mettre l'agriculture urbaine sur le devant de la scène ?
Les Parisculteurs définissent l'agriculture urbaine de la sorte : "l'accueil de projets agricoles, toitures, murs, espaces au sol et en sous-sol participent à la construction d'un modèle urbain durable et résilient :
- Circuits courts de production, de transformation et de distribution - renforcement du lien social ;
- sensibilisation à l'alimentation responsable ;
- renforcement d'un paysage végétal comestible en ville
- gestion écologique des eaux de pluie
- valorisation circulaire des déchets organiques
- développement et préservation de la biodiversité
- contre les îlots de chaleur
- confort thermique des bâtiments"
Les caractéristiques vertueuses et le développement récent de l'agriculture urbaine peuvent ainsi déclencher une initiation au secteur de l'agriculture pour les jeunes citadins (ou les - jeunes), pouvant ainsi devenir une solution face au besoin de renouvellement dans le métier d'agriculteur !