Etre donneur d'organe(s), c'est (re)donner la vie.

Etre donneur d'organe(s), c'est (re)donner la vie.

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Il y a 3 ans, j'entrais à l'hôpital pour une pose de cathéter de dialyse péritonéale. Avec beaucoup de peurs et d'appréhension. Savoir si j'allais accepter cette transformation physique (50cm de tuyau silicone qui sortent du ventre, sans possibilité de l'enlever).

Ce cathéter était aussi synonyme, 2/3 semaines après, d'une atténuation des douleurs chroniques, des insomnies chroniques, des démangeaisons permanentes, pouvoir à nouveau manger parce que je pouvais à nouveau éliminer mon urée, entre autres, et pouvoir élargir un peu mon régime alimentaire très strict. C'était aussi l'atténuation de la fatigue chronique, des impatiences dans les jambes. Cette pose de cathéter signifiait aussi, et surtout, la fin du calvaire pour simplement survivre.

La dialyse, soyons clairs, ça ne permet pas de retrouver une vie "normale". Ce sont de nombreuses contraintes. Et encore, j'étais dans les privilégiés. En dialyse péritonéale, je pouvais aller travailler tous les jours, sans entrave. Juste devoir changer le liquide de dialyse dans mon péritoine 4 fois par jour. Toutes les 4h. Mais la dialyse, elle permet de vivre sereinement en attendant la greffe.

J'ai eu cette chance d'avoir un donneur de rein rapidement pour ma greffe. Un donneur vivant, que je ne remercierai jamais assez. Après quelques mois à vivre en attendant cette greffe, j'ai jonglé entre le travail (temps partiel thérapeutique à 80%, je ne pouvais plus faire plus), la dialyse (j'en ai fait des km tous les jours pour changer ce foutu liquide de dialyse), les pansements pour protéger ce cathéter, m'occuper de ma maison, élever mon fils (7 ans à ce moment-là), et inconsciemment, se préparer au "au cas où".

Puis vient ce fameux jour de greffe. Les équipes médicales préviennent que ça va être compliqué pendant quelques jours. Fatigue, douleurs, effets secondaires des anti-rejets, etc... Pendant quelques jours, oui, c'est dur. Difficile. On en arrive presque à regretter la dialyse. Et puis on réapprend pleins de gestes du quotidien qui étaient devenus difficiles. Comme se laver, tout simplement. C'est dur, quand on a même pas 40 ans de devoir demander à une aide soignante de nous aider à faire la toilette. Parce que chaque geste provoque une fatigue extrême.

Bref, la greffe, mais aussi la maladie qui précède (même si elle est toujours présente, et qu'un jour où l'autre, il faudra changer de greffon parce qu'il est mort), c'est compliqué à gérer. Heureusement, et contrairement à ce que clament haut et fort des gens qui n'y connaissent rien, il y a des médicaments pour aider à mieux vivre ces moments difficiles. Et même aujourd'hui, sans médicament, je perds mon greffon. Et suis voué à une mort très rapide, dans des souffrances monstrueuses (Tacle directement adressé à M. Onfray par rapport à ses propos ce jeudi 17 septembre au matin sur LCI). Et puis, il y a aussi et surtout, j'oserais dire, l'ensemble du personnel soignant. Qui font un boulot de dingue pour nous soutenir quand ça va pas. Nous aider à passer les paliers importants et difficiles à franchir. Et ce, tout au long de la vie du greffon, et après.

Enfin, s'il vous plait, pensez au don d'organe. Je comprends parfaitement que ce soit quelque chose de difficile à imaginer, accepter. Certains organes peuvent se prélever de votre vivant, sans pour autant vous mettre en danger (exemple du rein). Ou une fois que vous êtes décédés. Tout n'est pas prélevé. Toutes les personnes décédées, et qui sont donneuses d'organes, ne sont pas prélevées. Il y a beaucoup de paramètres qui entrent en ligne de compte. Et dîtes-bous une chose. En donnant un de vos organes, vous redonner vie à quelqu'un.

Merci à mon donneur, merci à tous les donneurs d'organes, ainsi que leurs entourages respectifs. Merci aux personnels soignants, que ce soit en centres de dialyse ou en CHU.

N'oubliez pas, la vie est belle, malgré ses imperfections.

Sébastien Couchard

Manager d'experts en gestion et sécurité fiduciaire - Brink's Auvergne - #LeCashpourTous - #WeLoveCash

4 ans

Fait depuis plus de 15 ans!

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