Facebook et ses étranges méthodes de contrôle des utilisateurs

Novethic a perdu l’usage de son compte Facebook en juin dernier, non parce que nous aurions produit des contenus trop subversifs pour cette plateforme mondiale aux 2,7 milliards d’abonnés mais parce que ce compte n’était pas à mon nom ! Depuis, nous avons subi un contrôle d’identité orwellien, accepté les conditions requises et mis en demeure le géant américain de nous rendre l’accès à notre compte et ses abonnés. En vain ! 

L’histoire de Novethic, petite entreprise française, filiale de la Caisse des dépôts, face au géant numérique Face Book est édifiante. Elle illustre la capacité des réseaux sociaux à créer des zones mondiales virtuelles où circulent des millions d’individus soumis à des lois absurdes édictées par d’arbitraires algorithmes contre lesquels il n’y a pas de recours !

Le 22 juin dernier Facebook a supprimé sans préavis l’accès à notre compte ouvert depuis plus de 5 ans et qui comptait des milliers d’abonnés, désireux de suivre via la plateforme notre actualité. La sidération passée, nous avons tenté de trouver une explication. Un support anonyme nous a alors expliqué que nous étions considérés comme interdits d’utilisation puisque le mail lié à ce compte était un mail générique.

Seul moyen d’y avoir accès à nouveau : le rattacher à une personne physique, la directrice des publications que je suis. Pour cela, il ne suffisait pas de donner mon mail. Je devais ouvrir un compte Face book ce que je m’étais toujours refusée à faire et faire certifier par un huissier l’authenticité de mes papiers d’identité fournis par la République Française, le tout sans autre cadre légal qu’un support technique, toujours anonyme.

Furieuse mais soucieuse du respect de nos lecteurs, abonnés de ce réseau, je me suis livrée à ce simulacre de contrôle. Alors que Novethic a fait le nécessaire pour retrouver l’usage de son compte dès le 26 juin, le 10 aout 2020 notre compte Facebook est toujours inaccessible malgré la mise en demeure de rétablissement, envoyée par notre avocate le 30 juillet 2020.

Pendant ce temps-là, la diffusion de Fake News relayée par des individus s’intensifie sur Facebook. Privilégier ce mode de communication permet de générer des revenus publicitaires plus importants grâce à leur diffusion massive. Cela réduit d’autant la place des entreprises et des médias qui publient des informations vérifiées, catégorie à laquelle appartient Novethic.

Benjamin Janssens résume très bien la situation dans son article de Capital d’aout 2019 : "D'un côté, Mark Zuckerberg plaide en faveur d'un Facebook ‘plus privé’, avec une ergonomie retravaillée susceptible de décupler la désinformation et la manipulation, créatrices de valeur. De l'autre, il rassure - les utilisateurs, les marchés et les États - par le déploiement de dispositifs qui dénoncent les fake news sans les supprimer et invite les décideurs publics à se concerter pour ‘faire évoluer la régulation d'Internet’. En somme, il cherche la privatisation des profits et la socialisation des problèmes, comme le dénonçait sur Twitter Tommaso Valletti, économiste en chef à la direction générale de la concurrence de la Commission européenne".

Abonnés de Facebook, nous sommes désolés de ne plus pouvoir vous parler. Mais nous vous proposons de nous joindre par d’autres réseaux sociaux comme LinkedIn ou Twitter !