Faisons de la qualité de vie au travail le point central des politiques publiques et économiques en matière d’emploi
Dans l’imaginaire collectif, et pour un certain nombre d’entreprises, la qualité de vie au travail se résume souvent à quelques ajustements cosmétiques dont les impacts restent malheureusement trop limités. Installer un babyfoot, proposer des massages au bureau ou recruter un CHO (« Chief Happiness Officer ») : pourquoi pas, mais il est temps de reconnaître que ceci n’est pas suffisant.
Quelle responsabilité de l’entreprise vis-à-vis de ses salariés ?
Les points de repère des Français dans la société ont drastiquement évolué ces dernières années. Alors même qu’une réelle défiance s’est installée vis-à-vis du système politique traditionnel[1], de nouveaux impératifs liés au monde du travail émergent : il faut être agile, savoir se transformer dans un contexte en constante évolution. Face à ces mutations et incertitudes, loin devant les syndicats et partis politiques, « l’entreprise » reste une valeur sûre pour les Français (du moins les salariés). 71% d’entre eux en ont une image positive, selon une étude menée par Elabe. Ils la considèrent en majorité comme un lieu de formation, d’innovation et de transmission, voire d’épanouissement personnel[2]. Il en découle une responsabilité forte pour les entreprises : celle de créer pour toutes et tous des environnements de travail stables et épanouissants. Aujourd’hui plus que jamais, leurs acteurs ont le devoir de proposer de nouveaux modèles pour restaurer l’optimisme et la confiance, premier facteur de qualité de vie au travail.
Au-delà de la performance des entreprises, le bien-être au travail contribue au mieux-vivre global
Ne nous y trompons pas : cette performance sociale nourrit la performance économique, et explique en partie pourquoi de plus en plus d’entreprises investissent dans la qualité de vie au travail (QVT). Nous savons bien que les organisations disposant d’une forte culture de confiance constatent une productivité plus élevée, de plus hauts niveaux d’innovation, une meilleure satisfaction client, moins d’absentéisme et une plus forte attractivité de leur marque employeur. Pour 9 Français sur 10[3], le bien-être des collaborateurs serait la condition clé de la performance économique, voire le critère le plus important dans le choix d’un poste[4], loin devant la rémunération. Au-delà de la performance, nous sommes convaincus qu’une bonne qualité de vie au travail contribue également à la construction d’une société meilleure, dans laquelle tous les individus s’épanouissent au travail, mais aussi en-dehors.
Oui, il existe des entreprises où il fait bon travailler
Quelques pionniers ont déjà compris l’importance de ce mouvement de fond. Oui, il existe en France de plus en plus d’entreprises où il fait bon travailler et d’entrepreneurs qui ont à cœur de favoriser des environnements propices au développement des individus. Des organisations innovent et osent remettre en cause leurs propres modèles. La qualité de vie au travail se construit sur la durée, en agissant sur des leviers fondamentaux via des actions concrètes, qui incluent les collaborateurs et en font de véritables acteurs du changement. L’objectif : créer les conditions pour que les salariés se sentent en confiance, soient fiers de leur travail et expriment leur potentiel. Voici quelques leviers d’action :
- Consolider une culture d’entreprise basée sur la confiance entre collaborateurs et managers.
- S’appuyer sur les collaborateurs en les interrogeant et les intégrant dans les processus de décision.
- Construire avec et pour les collaborateurs des pratiques managériales qui s’adressent à tous et se basent sur la culture de l’entreprise.
- Privilégier le management de proximité comme vecteur du changement, notamment via la formation des managers.
La qualité de vie au travail, grande cause nationale 2019 ?
La création d’un environnement où il fait bon travailler demande du courage et de la volonté de la part du management. Parce qu’au-delà des massages et du baby-foot, il nécessite une profonde transformation culturelle qui doit être engagée par tous. Au même titre que pour la révolution numérique, il n’est plus possible de faire marche arrière face à l’évolution des attentes des salariés, un mouvement qui ne va que s’accentuer avec l’importance croissante des nouvelles générations sur le marché de l’emploi. Pour ne pas subir ce changement, nous devons l’initier et l’accompagner, en être les acteurs. Notre gouvernement a agi sur le cadre de la qualité de vie au travail, il est maintenant indispensable de s’attacher à son contenu et donc d’enfin réenclencher un rapport des Français positif et optimiste à l’emploi. C’est dans cette optique que nous appelons très concrètement à faire de la qualité de vie au travail la grande cause nationale de l’année 2019. Mesdames et Messieurs les pouvoirs publics, nous sommes à votre disposition pour proposer des pistes d’action concrètes et, ensemble, offrir aux salariés de nouvelles perspectives.
[1] Trust Barometer Elan Edelman 2018
[2] Etude Elabe / Le Parisien « A quoi servent les entreprises ? » - janvier 2018
[3] Etude Malakoff Médéric sur la Qualité de vie au travail – 2017