Formation : la pire des configurations pour les années à venir ?

Formation : la pire des configurations pour les années à venir ?


Même si la formation n'a jamais été un parangon de bonnes pratiques ou de réalisations nombreuses et de qualité la situation des apprentissages professionnels est désormais bien pire que dans les années 2000.

 

Jadis l'école publique faisait à peu près son travail et les entreprises ensuite pourvoyaient au minimulm dans un monde du travail relativement stable et assuré.

Aujourd'hui alors que les cadres, les repères, les possibilités professionnelles sont bouleversés par le numérique, les enjeux géo-politiques, climatiques et énergétiques notre pays n'a plus les moyens de changer, de s'adapter, d'évoluer avec un monde qui ne sera plus jamais celui du passé, de l'industrie naissante ou des trente glorieuses.

Les travailleurs, les jeunes, les salariés du public sont laissés seuls et sans ressources

 En 2014 et en 2018 l'Etat a cru bon dessaisir les entreprises de la formation

 Tout à sa naïve volonté de reprendre en main le secteur de la formation (en le nationalisant) l'Etat s'était engagé à former l'ensemble des actifs de France alors qu'il en était bien évidemment incapable :

 

- Former les jeunes NEET et les chômeurs via un coûteux et mal calibré PIC (Plan Investissement Compétences)

- Abaisser les cotisations formation des entreprises de 60 % (passées de 1,6% à 1 % de la masse salariale) dans le cadre d'une impensable "baisse des charges",

- Lancer une certification sur les compétences de base, CleA, certification qui en 8 années n'aura donné aucun résultat ni même été évaluée,

- Transférer vers l'Etat la responsabilité du développement et du financement des compétences vers le Compte Personnel de Formation (CPF),

- Menacer vainement d'une amende de 3 000 € les entreprises ne formant pas chacun de leurs salariés sur une période de 6 ans (menace jamais mise à exécution et dont étaient de toute façon exonérées les PME)

 

Face aux énormes déficits de France compétences (plus de 10 milliards d'euros sur 2021-22) face au trou de financement du CPF (50 milliards de droits créés pour une cotisation de 900 millions) l'Etat a décidé de refermer le couvercle de cette boîte de Pandore qu'est devenue la formation :

- LEs Fonds FNE 2022 abandonnés en chemin,

- LEs Fonds FNE 2023 toujours non communiqués,

- Le blocage progressif et sans doute définitif du CPF (complexification, limitation, reste à payer...)

- La probable remise en cause du financement de l'apprentissage

...

 

Les 30 millions d'actifs de France ne pourront donc à l'avenir ni s'appuyer sur leur CPF (en voie de dislocation/enfouissement) ni sur les OPCO et les branches pro (de simples intermédiaires de France compétences), ni sur leur employeur, que celui-ci soit public ou privé.

Nous pourrions ne plus disposer à l'avenir d'aucune force éducative pour apprendre, travailler et évoluer professionnellement.

#formationprofessionnelle #entreprises #apprentissage #CPF

Michel Condomitti

Dirigeant de Paedagogia | 👉 J'ai la solution qu'il vous faut pour répondre à vos besoins en développement de compétences pour vous et vos équipes.🚀

1 ans

D’où la nécessité pour les entreprises de la formation de changer de modèle économique et de se réinventer

André-Raphaël Nollet

Recruteur indépendant - Partenaire commercial indépendant

1 ans

Merci Didier pour votre article. Votre analyse est pessimiste mais malheureusement lucide. Les lendemains seront difficiles à vivre. La GPEC, la GTEC, la stratégie emploi-formation...Tous ces concepts me semblent tellement loin derrière nous... 🤔

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