La Chevaquine

La Chevaquine

Après les fortes pluies de l’été austral qui arrosent l’île, il coule dans les ravines et les rivières une eau très limpide et fraiche. A cette occasion, c’est au pied d’une cascade éphémère qu’il est possible d’apercevoir un discret petit crustacé : l’Atyoida serrata ou crevette bouledogue que l’on nomme localement de manière générique Chevaquine. 

Moi qui la pensée pratiquement disparue, j’ai été très surpris de la rencontrer en mai dernier au cœur d’une forêt non protégée située en zone urbaine dans une petite ravine polluée. 

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A la Réunion, il est possible de la retrouver dans les cours d'eaux dés l'embouchure et jusqu'à au-moins mille mètres d’altitude. Elle apprécie cependant les milieux chauds (entre 20° et 26 °C), neutre à légèrement basic (PH entre 7 et 8,4). Elle se fait donc discrète pendant la journée en se cachant parmi les cailloux, les débris ou parmi la végétation très dense. La nuit elle devient plus active en explorant son environnement.

Pour se nourrir elle ramasse les petites particules ou débris de nourritures animales ou végétales présentent dans l’eau. Elle apprécie aussi certaines algues qu’elle ramasse au cours de ses maraudes. 

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C’est une espèce migratrice amphidrome qui va se reproduire plusieurs fois au cours de sa vie, en saison chaude et sous l’influence de la durée du jour. 

Il est assez aisé de reconnaitre ce petit crustacé car il ne peut atteindre au maximum que 50 mm de long. Il dispose d’un corps latéralement comprimé et allongé, il ne possède pas de pince et son rostre est de petite taille. Cette espèce est en générale translucide constellée de petits points gris-verdâtre à gris-bleuté. Les plus grands individus arborent également une ponctuation brillante à dorée. Son allure est trapue et ramassée. Ce sont probablement ses caractéristiques morphologiques qui sont à l’origine de son appellation française. 

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Cette espèce aura été et sera encore victime de son succès culinaires, car sous sa forme fraîche, elle est toujours considérée comme un plat de choix tel que le homard en métropole.

Pour avoir gouté de cette spécialité dans mon enfance, je confirme que ce mets m’a laissé un souvenir impérissable. 

Fort heureusement, il est possible aujourd’hui de trouver des espèces similaires à la vente sous forme congelée, en conserve ou séchée à des prix très abordables, ce qui a permis de diminuer considérablement la pression exercée par la pèche.

Mais en dépit des réglementations en vigueurs, cette Chevaquine est localement proche du seuil des espèces menacées ou qui pourrait l’être si des mesures de conservation spécifiques n’étaient pas prises.

Laurent R.

Technicien 🏗 / Auteur ✍️ / Artiste 🖼 / Naturaliste 🌳

1 ans

Sur ce cliché d’un spécimen âgé, il est possible d’observer deux caractéristiques de cette espèce : les yeux de couleur sombre, mais surtout le minuscule rostre (la petite proéminence pointue entre les deux yeux de cette crevette).

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Laurent R.

Technicien 🏗 / Auteur ✍️ / Artiste 🖼 / Naturaliste 🌳

3 ans

Effectivement elle ressemble à la C. Typus mais je confirme qu'il s'agit bien ici de Atyoida serrata 😀 J'ai mis du temps pour les identifier car au moment de la prise de vue elles étaient encore toutes jeunes. Depuis elles ont évolué, elles sont un chouïa plus grande que C. Typus.

Nicolas HUET

Chargé d'étude contre les Espèces Exotiques Envahissantes - Nature Océan Indien

3 ans

Bonjour, elle a quand même des allures de Caridina typus ^^

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