La politique européenne à l'épreuve du feu et des marchés

La politique européenne à l'épreuve du feu et des marchés

L’euroscepticisme et l’instabilité des politiques italienne et espagnole réveillent les mauvais souvenirs des investisseurs et leur rappellent les souffrances du Brexit. Les situations sont certes différentes, mais le défi lancé à l’Union européenne reste le même : faire preuve d’unité face aux marchés financiers. 

Dans l’impasse depuis les élections générales du 4 mars dernier, l’Italie est enfin parvenue vendredi à se doter d’un nouveau gouvernement. À l’occasion d’une cérémonie animée par le président italien Sergio Mattarella au Palais du Quirinal, Giuseppe Conte et son gouvernement « antisystème » sont entrés en fonction au terme de négociations tumultueuses qui auront durées près de trois mois. Le chef de la Ligue, Matteo Salvini est nommé au poste de Ministre de l’Intérieur, et le leader du Mouvement 5 étoiles Luigi di Maio est nommé au poste de Ministre du Développement économique et du travail. Le ministère de l’Économie revient quant à lui à Giovanni Tria. En l’absence d’une nomination de l’eurosceptique Paolo Savona à ce poste, les marchés se rassurent, les taux obligataires se détendent, et le scénario « Quitaly » s’éloigne donc pour le moment.

En Espagne, suite au vote de la motion de censure à l’encontre du gouvernement de Mario Rajoy (180 voix contre 169), le socialiste Pedro Sánchez prendra aujourd’hui la tête d’un nouveau gouvernement. Inattendue, cette victoire du Parti socialiste espagnol, qui ne comptait que 84 députés sur un total de 350, repose sur de nombreuses alliances tissées avec succès auprès du mouvement centriste Podemos et de plusieurs partis nationalistes. Les politiques nationales retrouvent donc un semblant de stabilité dans le sud de l’Europe, mais l’unité de la zone euro sera selon toute vraisemblance mise à rude épreuve au cours des prochaines semaines au vu des divergences politiques entre pays.

Outre-Atlantique, le président américain Donald Trump a finalement décidé de rétablir sa rencontre du 12 juin avec le leader nord-coréen Kim Jong-Un à Singapour, une rencontre qu’il avait choisi d’annuler le 24 mai dernier suite aux propos belliqueux de son homologue.

Les mesures protectionnistes américaines seront elles aussi maintenues. Les États-Unis ont certes atteint leur plus bas taux de chômage depuis 18 ans au cours de la semaine passée (3,8%), mais Donald Trump a choisi de se montrer intransigeant, y compris avec ses alliés historiques. Les exemptions en cours jusqu’à vendredi n’ont pas été reconduites, Mexique, Canada et Europe se retrouvent donc frappés par les tarifs douaniers mis en place sur l’acier et l’aluminium.

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Source : plateforme CMC Markets NEXT GENERATION.

Cette semaine sera une nouvelle fois placée sous le signe de la géopolitique. Dès aujourd’hui, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sera en visite en Europe pour échanger sur l’avenir de l’accord sur le nucléaire iranien suite au retrait des États-Unis.

Mercredi, Donald Trump recevra Shinzo Abe à la Maison blanche. Les deux dirigeants devraient en profiter pour préparer le sommet du 12 juin entre le président américain et le leader nord-coréen.

Puis ce sera vendredi au tour des dirigeants du G7 de se réunir à La Malbaie au Canada. Si les discussions de l’an dernier s’étaient avérées compliquées avec le retrait des États-Unis de l’accord sur le climat, les échanges devraient être tout aussi complexes cette année autour des mesures protectionnistes mises en place.

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