La question qui fâche : les structures tunisiennes d'appui à la création d'entreprises sont-elles vraiment performantes ?

Lors de ma visite au salon de l’entrepreneuriat dans sa nouvelle édition 2017, j’ai été surprise du nombre important d’incubateurs de startups, de pépinières, d’accélérateurs d’entreprise ou même d’espaces coworking… 

Ces structures dédiées aux créateurs d’entreprise, ne cessent de se multiplier en Tunisie ces dernières années. Répondent-elles aux vrais besoins de l’entrepreneur tunisien ?

Offre d’incubation restrictive : nous ne sommes pas tous concernés par l’entrepreneuriat ! 

Contrairement au slogan affiché « parlons, célébrons et vivons tous l’entrepreneuriat », l’observation montre que l’offre d’accompagnement mais aussi les incitations à l’investissement telles que stipulées par le nouveau code d’investissement, sont généralement proposées aux jeunes entrepreneurs avec certaines restrictions telles que l’age, le diplôme universitaire, le statut du chômeur, la région d’investissement …

Ecoutez le podcast Expresso avec Anis Wahabi Oect 24/02/2017

Pour se réinventer tout en créant de la valeur, l’offre d’incubation tunisienne ne devrait-elle pas s’ouvrir à des publics plus larges ?

"Jusqu'à quand, devant le silence des pouvoirs publics, ce genre de restrictions et autres , imposées par l'administration sous forme d’arrêtés d'application, notes internes etc..font-elles la loi à la place de la loi ?"

Il y a assez d’incubateurs ! Est-ce au détriment de la qualité ?

On le voit bien : l’offre d’incubation est devenue pléthorique. L’entrepreneur tunisien , ayant une ambition de concrétiser son projet, se retrouve alors dans l’embarras de choix.

"Intégrer le bon incubateur ou non relève certes de sa compétence, mais, les promesses de ces structures ne seront pas toujours tenues."

La plupart de ces structures proposent de l’incubation parce qu’elles ont des mètres carrés à optimiser, une image de marque à améliorer, ou un concurrent à défier...

Nul ne peut nier qu’il est plus intéressant pour l’entrepreneur d’aller dans un incubateur que vivre l’expérience entrepreneuriale en solo. Les startuppeurs adhèrent alors par nécessité et prennent le risque d’avoir de mauvaises surprises par la suite… 

Serait-il pertinent de s’interroger sur la capacité réelle de ces incubateurs à accompagner la start-up dans son starting ?

Outre l’aide au financement, la qualité du soutien apporté, la prise en compte des spécificités du projet, de son caractère innovant, de la formation sur mesure, et de l’accompagnement personnalisé, sont autant de facteurs indispensables pour la réussite de projets d’envergure.

Attendions-nous dans les prochains mois, à une vraie effervescence de l’écosystème entrepreneurial tunisien qui devrait continuer d’évoluer en fonction des besoins des entrepreneurs ?