La #réglementation des #lieux de #culte en milieu #urbain au #Burkina #Faso. Quand la #destruction d'une #mosquée devient une #affaire d'#Etat.
Ceux qui ont suivi la presse burkinabè récemment auront surement dû remarquer que la une concernait le conflit généré par la destruction d'une moquée à Pazani dans la commune de Ouagadougou. L'affaire a rapidement pris une tournure communautaire et religieuse et l'Etat a dû intervenir, non pas pour conforter la décision de justice rendue, mais pour sois-disant restaurer le dialogue et récupérer le foncier, au détriment d'un ayant droit à qui le foncier avait été accordé suite à une expropriation pour cause d'utilité publique. Cette affaire qui a frôlé de près la tragédie m'a interpellé sur plusieurs points :
-La réglementation des lieux de culte au Burkina Faso dans les milieux urbaines ;
-Les stratégies de détournement de la destination des espaces publics par les communautés religieuses qui semblent devenir progressivement des hors la loi ;
-L'extrême dangerosité pour un Etat à remettre en cause la décision de ses propres instances judiciaires ; je suis tenté de dire que l'enjeu est électoral mais je m'en réserve.
-La commune dispose t-elle d'un point sur ses espaces publics (espaces verts, réserves et autres...)? Non!!!!
Un rapide coup d’œil dans le règlement du #POS (non encore adopté donc sans valeur juridique), le #code de l'#urbanisme et de la #construction et un rapide échange avec le #Directeur du cabinet #G2 #Conception m'ont permis de comprendre qu'il n'existe aucune #réglementation sur #l'implantation des #lieux de #culte en milieu #urbain.
Les #religieux #dans l'#urbain : lorsque je rédigeais mon mémoire de master 1 à Rennes, intitulé "Dynamiques des acteurs dans le processus d'urbanisation de la ville de Ouagadougou", je m'étais rapidement rendu compte du poids des acteurs religieux dans la tenure foncière, dans le processus d’urbanisation et même dans la sphère décisionnelle des acteurs institutionnels, un lobby tout simplement énorme. J'en avais longuement discuté avec Anne Ouallet, qui dirigeait une recherche en ce sens.
Avant dans les lotissements au Burkina Faso, il était spécifié pour chaque espace réservé pour un lieu de culte, sa nature : mosquée, église etc. De nos jours, vu la pluralité des branches religieuses, dans les lotissements, c'est juste l'appellation lieux de culte qui est mentionnée. Seulement qu'il y'a des branches religieuses qui ont une bonne anticipation foncière. Elles s'installent avant l'urbanisation, se dote de vastes superficies, acquièrent des titres fonciers et attendent l'occupation, par contre d'autres branches ne créent leurs lieux de culte qu'avec la pleine urbanisation et la constitution d'une communauté locale. A la fin, les espaces réservés pour les lieux de cultes sont juste accaparés par certaines branches au détriment d'autres, qui sont obligées par la suite de créer leurs lieux de culte à l'intérieur de maisons d'habitation, défiant toute réglementation urbaine, sources de nuisances sonores et souvent d'incompatibilité avec les activités des voisinages.
La commune a initié actuellement une révision de son plan d'occupation des sols et j'ai demandé à ce que les questions de réglementations par rapport aux lieux de culte y soient désormais inscrites. J'ai également formulé la demande auprès des responsables communaux de la création d'un établissement public foncier communal qui est devenu de nos jours, un organe indispensable à une ville de plus de 3 millions d'habitants.
AfroOptimiste AfroCapitaliste , Entrepreneur et Marketeur du développement .
4 ansLorsque quelqu'un entreprend les démarches d'un espace depuis 2007 au moment où il n'y avait aucun lotissement. Et en 2013 pour contenter une personne qui a été expoprié on lui donne votre espace il y a de l'injustice quelque part
Urbaniste
4 ansLa réglementation des lieux de culte est plus que jamais d'actualité. Il serait intéressant de faire un bilan du foncier qu'occupe ses activités cultuelles et le rapporter sur l'ensemble des réserves pour s'en apercevoir. Le développement ne rime pas forcément avec développement cultuel!