Le 8 mars c'est toute l'année !

#8mars 2023, Journée Internationale des Droits des Femmes.

 Le 8 mars est une journée internationale d’action, de sensibilisation et de mobilisation dédiée au combat pour les droits des femmes, l’égalité et la justice. Officialisée en 1977 par l’Organisation des Nations Unis, il faudra attendre 1982, sous l’impulsion d’Yvette Roudy, alors ministre déléguée aux droits des femmes, pour que la France célèbre et revendique, à son tour, les avancées en la matière. Cette journée est aussi l’occasion de mettre en avant les initiatives qui placent les femmes au cœur de la création, de la vie sociale, politique et économique.

2022 : Entre conquêtes, résistances et soulèvements.

D'un continent à un autre, l’année 2022 aura parfois été celle de conquêtes pour le droit des femmes, de résistances souvent, mais aussi une année de soulèvements, s'inscrivant en réaction au recul de leurs droits.

Les conquêtes

De la Colombie à l’Inde en passant par la France, c’est l’#IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) qui fut l’objet de grand nombre de combats en 2022. Est-ce en réaction à la révocation de ce droit aux États-Unis par la Cour Suprême ? On peut l’imaginer, même si l’IVG et le corps des femmes en général ont toujours été au centre de leurs luttes. Ainsi l’Inde voit la reconnaissance du droit des femmes non mariées à avorter et la notion du viol conjugal. En Colombie, dans un contexte de libéralisation de l’accès à l’IVG en Amérique latine, la Cour constitutionnelle de Colombie dépénalise l’avortement jusqu’à 24 semaines de grossesse. En France, le délai légal passe de 12 à 14 semaines et l’Assemblée Nationale vote en faveur de l’inscription du droit à l’IVG dans sa Constitution. L’Espagne devient aussi le premier pays européen à vouloir instaurer un congé menstruel à l’instar du Japon, de l’Indonésie et de la Zambie.

Résistances et soulèvements

Révocation du droit à l’avortement, obligation du port du hijab ou de la burqa, interdiction d’accès à l’espace public et à l’éducation, crise climatique, agressions, viols et féminicides ; De l’Iran à l’Afghanistan, en passant par le conflit ukrainien, ou encore le continent africain, 2022 aura été l’annus horribilis pour des millions de femmes dans le monde mais aussi l’année de leur mobilisation. Près d’un an après le retour au pouvoir des Talibans, la terreur continue de régner pour les Afghanes qui se voient interdire purement et simplement leur accès à l’éducation, au travail et à la liberté de mouvement. Du Mexique au Niger, elles sont nombreuses à s’organiser pour améliorer leur environnement local et aider leurs communautés à s’adapter à un climat de plus en plus hostile particulièrement envers les femmes. En Iran, c’est l’année du soulèvement après la mort de #MahsaAmini en détention, femmes et hommes ensemble défient le pouvoir en place au péril de leur vie avec le slogan partagé, désormais par le monde entier, « Femmes, vie, liberté ». Plus près de nous, inégalités, conditions de vie difficiles, tentatives de remise en cause des droits fondamentaux, féminicides et violences envers les femmes perdurent malgré les avancées de ces dernières années. Rappelons toujours et encore qu’en France métropolitaine et DOM-TOM, entre 111 et 123 femmes auraient été victimes de #féminicides perpétrés par un conjoint ou ex conjoint selon différentes associations. Ce triste bilan reste à être confirmé par le Ministère de l’Intérieur qui n’a pas encore publié les chiffres officiels.

Ce 8 mars, donc, des millions de femmes et d’hommes rappelleront au monde qu’en matière de droits des femmes le chemin est encore long et que la pente est toujours aussi abrupte. Rappelons que le 8 mars n'est pas la "journée de la femme" mais celle de leurs droits, alors messieurs, de grâce, rangez, au moins pour un temps, celui d’une journée, vos roses, parfums, et autres petites attentions, rejoignez plutôt les femmes dans leurs combats, ils sont nombreux et elles ont besoin de vous.

Enfin, n’oublions pas que Le 8 mars c’est toute l'année !