Le Crowdfunding ou comment booster l’essor des Start-up
Le crowdfunding est une forme de financement dite participative. Il est défini également comme étant un financement par "la masse" ou "le peuple". Ceci, bien évidemment, pour s'accorder sur le caractère résolument social et large publique de cette pratique.
Issue des apports indéniables de la pratique des réseaux sociaux, cette technique de financement permet un contact direct et désintermédié entre les détenteurs de projets et le public (détenteur de capitaux). Le crowdfunfing s'affranchit totalement de la lourdeur bureaucratique propre aux moyens de financement classiques proposés par les banques (crédit à moyen terme, leasing équipement) et les organismes publiques de type ANSEJ, CNAC et ANGEM.
Quels avantages pour les promoteurs porteurs de projets ?
Avant tout, l'avantage de taille est de "remettre sur rails" la relation naturelle entre demandeurs et propriétaires de Capitaux.
En Algérie, la longue pratique d'une gestion administrative de l'économie suivie d'une ouverture anarchique à l'économie de marché sur fond de pénuries en tout genre et relayée par une période de surabondance financière, ont finit par achever tout ce qui représente la règle économique de base en matière de création d'Entreprises; à savoir la libre circulation des capitaux entre les détenteurs de fonds et les détenteurs de projets.
Un deuxième avantage est de permettre à des projets intéressants à fortes valeurs ajoutées et qui ne serait pas forcément éligibles aux dispositifs classiques, de parvenir à mobiliser des fonds afin de se financer.
Dans notre pays, la problématique du financement des projets relève quasiment de la quadrature du cercle. En effet, souvent les projets les plus intéressants ne sont pas éligibles aux dispositifs classiques, soit par la nature même du projet comme c'est le cas pour les start-up relevant de la nouvelle économie, soit pour cause de non éligibilité des porteurs de ces projets. Il faut, en effet, être primo-demandeur pour aspirer à accéder au financement ANSEJ ou chômeur et sans emploi concernant les dispositifs CNAC et ANGEM. Pour ce qui est des banques, il est pratiquement impossible de se faire financer un projet ou une idée innovante sans disposer d'un passif important en termes d'activité commerciale et, plus contraignant encore, des garanties patrimoniales conséquentes.
Un troisième avantage et non des moindres, se situe au niveau du gain de temps. Le traitement des dossiers de demande de financement via les dispositifs classiques requiert des délais très importants (avec des moyennes oscillant entre 3 et 6 mois voire 12 mois pour certaines banques) ce qui, pour certains domaines liés à l’innovation ou dont le business model repose sur les TIC, est complètement mortifère.
La pratique du crowdfunding permet donc de disposer des fonds dans des délais très courts (quelques semaines).
Le dernier avantage vient répondre à une recherche de transparence. En effet, les détenteurs de capitaux savent parfaitement ce qu’ils financent et connaissent la destination de leurs fonds. D’un autre côté, les détenteurs de projets s‘inscrivent dans une relation de partenariat qui relève plus de la confiance placée dans le projet que d’un contrat de prêt fortement contraignant parce que déséquilibré et quelque peu Léonin notamment concernant le système bancaire Algérien.
Par ailleurs, cette forme de financement pourrait parfaitement correspondre aux principes de la finance islamique qui jouit d’une véritable demande sociale dans notre pays.
Dans une période de réduction budgétaire et d’incapacité latente de l’État de poursuivre ses politiques de financement direct de l’économie, le crowdfunding est une solution toute faite susceptible d’impulser, à la fois les créations d’entreprises innovantes mais également, de relancer le courant de circulation des fonds au sein de l’économie pour sortir du réflexe de thésaurisation, conséquence malheureuse du manque de confiance vis à vis des dispositifs classiques.
En somme, plutôt que de rechercher vainement à renflouer les banques par des dispositifs jugés non crédibles, il serait temps pour notre pays de tirer avantage du dynamisme des Algériens dans l’usage des TIC, notamment concernant l’utilisation des plateformes d’échanges sociaux, dont l’architecture sert de socle aux principes fondateurs du financement participatif.
Mouloud BLIDI
Intelligence économique Planification stratégique
8 ansBon plaidoyer. Le crowdfunding (ou le financement participatif) présente effectivement les attraits de la modernité, associant internet et réponses diligentes aux besoins de financement des start-up et des innovateurs, presqu'impossible à satisfaire par les circuits bureaucratiques classiques. Mais, à ma connaissance, chez nous, sa mise en place risque fort de se heurter (au moins) à l'ordonnance du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit qui confère, aux banques agréées, un monopole sur les activités de financement et de crédit. L'Art. 70 édicte en effet que <<seules les banques sont habilitées à effectuer à titre de profession habituelle (...) les opérations (...) comprennant la réception de fonds du public, les opérations de crédit ainsi que la mise à disposition de la clientèle des moyens de paiement et la gestion de ceux-ci>>. Un dispositif législatif approprié s'avère dès lors nécessaire. Qui en prendra l'initiative?
Consultant Formateur
8 ansSi Ahmed, les contrats sont effectivement différents et le dispositif bien encadré par (en France) l'Autorité des Marchés Financiers (AMF). Ensuite, le dispositif est passionnant car il permet, très vite, de mettre sur selle des start-up performantes.
Consultant Formateur
8 ansSi Fatah Adour, effectivement les difficultés d'implémentation feront l'objet d'un prochain article car le sujet est important dans la mesure ou je projette de le développer depuis 2014. Merci pour le com
Retraité متقاعد
8 ansJe m'excuse pour le faute de frappe "calcule" avec accent sur le "e"
Consultant Formateur
8 ansEn fait Amara Boualem les opérations se font sous le contrôle de l'AMF (Autorité des Marchés Monétaires en France) qui dispose de prérogatives de contrôle et également de validation. Une prestation que pourraient assurer la COSOB et la CTRF par exemple. Les porteurs de projets doivent fournir un business plan en ligne et les souscripteurs (le public) ouvrent une forme de compte financier dématérialisé mais requérant néanmoins l'accord de l'autorité en question. Pour le reste, laissons la nature faire les choses...