L'emploi des seniors au cœur de la prochaine réforme des retraites et des nouvelles stratégies sociales des entreprises
L'âge de départ en #retraite est un sujet de controverse politique récurent. L'aspiration au repos, aux loisirs, aux temps personnels après une vie d'activité est légitime et ne fait pas débat, mais le financement de cette période de notre vie doit être assuré et c'est sur les modalités de ce financement qu'il nous faut retrouver un consensus. Notre système de retraite fonctionne par répartition et repose sur la solidarité intergénérationnelle. Ce faisant, nous avons engagé les générations futures dans un soutien financier solidaire de leurs ainés. Cotisations et pensions sont liées, à la fois, temporellement et quantitativement. Cet élément fondateur de notre pacte social est aujourd'hui questionné par une société du travail qui se transforme, une espérance de vie qui progresse et un individualisme croissant.
Pour ouvrir les concertations sur sa prochaine réforme, le Gouvernement a choisi de mettre sur la table le thème de l'emploi des seniors et de la prévention de l'usure au travail. Les partenaires sociaux réunis en Septembre 2021 par le Premier Ministre Jean Castex avaient déjà affiché leur volonté de travailler ces sujets avant de rentrer dans le dur de la réforme des retraites. Olivier Dussopt leur répond ainsi favorablement quelques mois plus tard en lançant son premier cycle de concertations.
Le diagnostic semble faire consensus. L'emploi des seniors dans notre pays est historiquement et structurellement inférieur à celui de nos voisins. Si l'on veut y regarder de plus près c'est sur la tranche des 60-64 ans que cela se matérialise. Les précédentes réformes des retraites repoussant l'âge d'ouverture des droits et augmentant la durée de cotisation pour obtenir le taux plein ont eu des effets positifs sur l'activité des 55-59 ans sans réussir à changer notre vision de l'emploi des seniors. Depuis 40 ans, nous nous entendons, au titre de différentes théories économiques parfois antagonistes, pour traiter le chômage de masse en limitant l'activité des travailleurs les plus âgés. Si de telles meures ont pu faire consensus en période de chômage, elles ont aussi ancré dans les pratiques des entreprises comme dans l'inconscient collectif que les seniors n'avaient plus leur place au travail.
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Alors comment initier ce changement de paradigme ? Si les politiques publiques doivent être incitatives en la matière, c'est au coeur des stratégies sociales des entreprises que repose le véritable moteur de ce changement avec la gestion des emplois et des parcours professionnels. Rapporteur des ordonnances Travail de Muriel Pénicaud à l' Assemblée nationale , nous avons donné de larges marges de manœuvre aux partenaires sociaux pour négocier ce bloc au sein de l'entreprise.
La #GEPP permet d'anticiper les évolutions de l'entreprise en mettant les collaborateurs et leurs attentes au coeur de ces mutations. Si la responsabilité sociétale des entreprises doit les conduire à des stratégies de recrutement et de maintien dans l'emploi des seniors, c'est aussi leur intérêt pour préserver un avantage comparatif.
Pour y parvenir, il nous faut revisiter de fond en comble les stratégies sociales existantes, construire des politiques innovantes de prévention de l'usure au travail, de qualité de vie et de conditions de travail, de formation et de reconversion professionnelle en amont d'éventuelles difficultés à se maintenir dans l'emploi et d'aménagements de fin de carrière. Les branches et les entreprises disposent déjà du cadre légal avec les ordonnances Pénicaud, le dispositif #transco et la loi sur la prévention en santé au travail du 02 Aout 2021. Il leur faut maintenant engager concrètement la transformation en y associant les salariés et leurs représentants.
Talent Management Director
2 ansMerci pour ton post Laurent Pietraszewski qui souligne tout l’intérêt et la place des seniors dans notre société !