LES ABEILLES SE CACHENT POUR MOURIR
LES ABEILLES NOTRE AVENIR A TOUS,
Si 80 000 abeilles peuvent être tuées par un seul grain de maïs enduit de 0,5 mg de clothianidine cela pose la question de la diversité biologique de la planète.
La toxicité d’un contact direct n’est pas niée par les fabricants, mais les résidus de pesticides que l’on retrouve ensuite dans le nectar, le pollen et même l’eau des plantes traitées présentent également un danger mortel pour les pollinisateurs. Sans compter les effets d’une exposition répétée à de faibles doses.
Ce sont des insecticides dont on a pas besoin, et dont l’utilisation sans mesure est une catastrophe. L’imidaclopride, le thiaméthoxame, la clothianidine, le fipronil, le chlorpyriphos, la cyperméthrine et la deltaméthrine : autant de noms barbares qu’il faut rayer définitivement de la liste des pesticides autorisés. Trois de ces insecticides (l’imidaclopride, le thiaméthoxame et la clothianidine) font partie de la classe des néonicotinoïdes (cent fois plus toxiques que d’autres insecticides) qui est la famille d’insecticides la plus vendue dans le monde à l’heure actuelle. Ces pesticides sont dits systémiques ; ils sont particulièrement dangereux car ils pénètrent dans toute la plante.
Rappel des Lois et traités internationaux
La Convention cadre des nations unies sur la diversité biologique (CDB) est l'une des trois conventions signées au Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro (Brésil) en 1992 ; les deux autres conventions étant la Convention sur les Changements Climatiques (CCNUCC) et la Convention de lutte contre la désertification.
Elle garantit l'utilisation durable des ressources naturelles : l’exploitation des écosystèmes, des espèces et des gênes doit se faire au bénéfice de l’humanité mais à un rythme et de manière à ce que cela n’entraîne pas, à long terme, une diminution de la diversité biologique.
Pour cela, la Convention sur la biodiversité biologique fixe trois objectifs principaux :
1. la conservation de la diversité biologique.
2. l’utilisation durable de ses éléments constitutifs.
3. le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation de ses ressources génétiques.
Enfin, la Convention est aussi la première à reconnaître que la conservation de la diversité biologique est "une préoccupation commune à l'humanité" et fait partie intégrante d'un développement socio-économique durable
Dès 2013, face à l’accumulation de preuves scientifiques mettant en cause ces pesticides tueurs d’abeille, l’Union européenne a restreint provisoirement certains usages pour trois néonicotinoïdes (l’imidaclopride, la clothianidine et le thiamétoxame) ainsi que pour le fipronil. Il est grand temps de pérenniser cette interdiction européenne et de l’élargir à tous les pesticides tueurs d’abeilles partout sur la planète.
Est née ensuite en France la Loi biodiversité : un pas en avant pour les pollinisateurs
Conformément à la loi pour la reconquête de la biodiversité (entendre diversité biologique), de la nature et des paysages, adoptée par l’Assemblée nationale en juillet 2016 malgré les tentatives facetieuses du Sénat, les néonicotinoïdes sont interdits en France depuis 2018. La loi permet néanmoins des dérogations jusqu’en 2020 pour certains usages. C’est un pas en avant à 2 km/h. Pour rappel, au-delà de leur toxicité, les néonicotinoïdes présentent une rémanence exceptionnelle. À titre d’exemple l’imidaclopride peut être absorbé par des cultures non traitées jusqu’à deux ans après la première utilisation, et peut se retrouver dans les pollens et les nectars à des niveaux toxiques pour les abeilles. L’enjeu maintenant est donc de s’assurer que le texte sera effectivement appliqué.
Cependant, certaines initiatives sont à encourager dans la vigilance nécessaire qu’exige ce sujet délicat.
Le secteur de la grande distribution connaît depuis 2018 quelques bourdonnements, notamment avec Monoprix qui a annoncé un partenariat avec le label Bee Friendly dans le but d’accompagner ses fournisseurs vers la fabrication de produits plus respectueux des pollinisateurs. Au total, 13 filières fruits et légumes sont concernées. L’objectif est qu’un tiers des fournisseurs travaillent en conformité avec le label Bee Friendly d’ici trois ans. Nous saluons cet engagement fort que nous souhaitons pérenne.