Les jeunes lisent toujours, mais pas des livres
Si les pratiques culturelles des jeunes ont changé, ceux-ci n'ont pour autant pas arrêté de se cultiver.
Les jeunes lisent moins de livres et, surtout, lisent moins pour le plaisir. Dans notre société actuelle, la lecture n’est plus une pratique synonyme de plaisir et d’accès privilégié au savoir, mais fait place à un désamour pour les livres et une sorte de « calvaire » pour les jeunes. Auparavant, les filières les plus prestigieuses nécessitaient une pratique assidue de la lecture. Or la lecture, en tant que loisir tout du moins, n'est plus vraiment obligatoire pour devenir ingénieur.
On le sait, le numérique a prit une part importante de notre quotidien et celui des jeunes notamment. On abandonne les livres pour faire place aux échanges écrits sur Internet, notamment les réseaux sociaux, et donc liés à la sociabilité. Or lire un livre est, par nature, une activité plutôt longue et solitaire. A l'ère du numérique, la façon dont les jeunes construisent leur approche culturelle ne va pas naturellement vers la lecture. Pourtant, certains jeunes, les filles majoritairement et statistiquement parlant, se tournent de nouveau vers la lecture pour ce déconnectée, comme pour stopper le rythme effréné et continu de leur journée.
Les jeunes lisent moins, mais pourtant ils n’ont jamais autant lu.
Dans un premier temps, il faut pouvoir discerner la littérature dite « classique » et les livres portés par les médias. Si on regarde bien, Harry Potter plus de 450 millions de livres ont été vendus à travers le monde, Twilight plus de 100 millions d’exemplaires vendus dans le monde, et plus récemment Nos étoiles contraires avec plus de 10 millions d’ouvrages vendus. Ce sont des livres qui sont très lus par les jeunes, parfois même en version originale. En fait, ils lisent toujours, mais moins de titres de la littérature classique.
Autres types de lecture des 15-29 ans : les SMS, Wikipédia, des blogs, des publicités, des textes, des articles, etc. Il y a bien des façons de lire. Mais le goût pour la lecture de littérature baisse. Ces deux types de lectures sont différents. En effet, la lecture HTML est « additive », il faut faire attention à ne pas se perdre dans le flot d'informations.
L'école a également son rôle à jouer dans ces évolutions. On note que les enfants en primaire lisent beaucoup et aiment ça. Arrivés au collège, ils se trimballent 15 kg de livres sur le dos : manuels scolaires, cours, etc. En outre, au collège, on impose la lecture de certains livres et tout de suite la lecture devient une contrainte. C’est l'effet pervers de la scolarisation de la lecture.
De plus, c’est à cette période-là que la place des réseaux sociaux et la sociabilité deviennent important voire capital pour les adolescents pour se construire et pour appartenir à un groupe, si important qu'il leur est difficile de s'en séparer et de construire des espaces de solitude pour lire.
La baisse significative de la lecture chez les jeunes est liée à l’évolution des pratiques de consommation. L’accessibilité aux activités culturelles et technologiques a changé. Ils vont favoriser les loisirs sportifs (football, danse, rugby, gymnastique, etc.), culturels (chant, théâtre, musique, etc.), les sorties (cinéma, bowling, etc.) les échanges sociaux (Internet, réseaux sociaux, etc.), des activités collectives et non solitaires. Ils vont chercher à se cultiver d’une autre manière que par les livres.
source : https://www.lemonde.fr/campus/article/2014/09/24/les-jeunes-lisent-toujours-mais-pas-des-livres_4491903_4401467.html