► L'essentiel de la semaine
Après avoir annoncé la semaine dernière un grand pas vers la mise en place du plan de relance européen de 750 milliards d’euros, une dernière action vient bloquer la progression du projet. La Hongrie et la Pologne ont mis leur véto afin de contester la condition du respect de l’État de droit pour pouvoir bénéficier des financements européens qu’ils voient comme un moyen d’ingérence européenne sur les affaires domestiques. Cette décision des deux pays empêche donc l’unanimité et la mise en pratique du plan de relance. Néanmoins, cette position parait difficilement soutenable avec l’importance d’une réponse économique globale à la conjoncture, mais aussi avec le fait que la Hongrie devait bénéficier de 7 milliards d’euros et la Pologne plus de 20 milliards d’euros.
La course au vaccin continue et un nouveau concurrent se place en tête. Le laboratoire américain Moderna a annoncé détenir un vaccin dont les résultats surpasseraient ceux de Pfizer et de BioNtech. Avec une efficacité évaluée à 94.5%, la biotech américaine espère pouvoir livrer plus de 20 millions de doses aux États-Unis avant la fin de l’année et en produire entre 500 millions et 1 milliard en 2021. De plus le laboratoire affirme que sa conservation serait plus efficace, car il serait possible de le conserver une trentaine de jours à des températures comprises entre 2 et 8°C, et plus de 6 mois à
-20°C lorsque le vaccin de Pfizer nécessite des températures aux alentours des -70°C.
Cette nouvelle annonce qui profile de plus en plus une sortie de cette crise qui dure depuis février a encore une fois fait réagir positivement les marchés financiers même si les investisseurs restent conscients que la sortie de crise devrait encore prendre du temps. Le CAC 40 ce lundi prend donc +1.70%, le Dow Jones +1.60% et frôle la barre des 30 000 points, ce qui ne lui était plus arrivé depuis 9 mois, et le S&P 500 +1.16%. Ce dernier, dès décembre, va voir la géante Tesla intégrer son indice après avoir vu le cours de son action s’appréciait ce lundi de +14%. Le S&P 500 comptera donc en son sein un nouveau géant de l’industrie américaine, qui pèse aujourd’hui plus de 400 milliards de dollars en capitalisation boursière.
En Asie, la Chine a signé ce dimanche avec 14 autres pays le plus grand accord commercial de la planète. La Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et les pays de l’ASEAN se sont donc réunis afin de créer une zone de libre-échange qui couvre plus de 30% de la population mondiale. Ce Partenariat Régional Economique Global (RCEP) a pour principal but de réduire progressivement les barrières douanières entre les pays et d’augmenter par conséquent les flux d’investissements entre eux. À noter que cette nouvelle zone économique représente aujourd’hui environ 29% du PIB mondial, et que cette intégration économique de l’Asie va continuer de progresser avec cet accord. En témoigne le fait qu’actuellement l’Asie génère plus de 50% du PIB global lorsqu’en 1980 elle représentait seulement 20%.
La crise sanitaire mondiale qui a évolué en crise économique à l’échelle planétaire pose de plus en plus d’incertitudes concernant la soutenabilité des dettes souveraines et notamment pour les pays les plus pauvres. Cette question a été étudiée par l’ensemble des ministres des Finances du G20 qui se sont mis d’accord pour de nouveau envisager des restructurations, des rééchelonnements, mais aussi des effacements de dettes pour les pays les plus en souffrance. Déjà en avril avait été mis en place un moratoire selon lequel ces pays ne seraient soumis qu’au remboursement des intérêts de leurs dettes jusqu’au 1er mai.
Date à partir de laquelle ils étaient censés commencer à rembourser le capital. Conscients de l’insuffisance de ces mesures, le conseil des ministres des Finances à statuer sur la prolongation de ce moratoire jusqu’à juin 2021. Dans la liste des pays concernés (77 pays), on retrouve 38 pays d’Afrique subsaharienne. Les opérations sur les dettes seront réalisées dans le cadre d’un programme du FMI associé à la Banque Mondiale et étudiées au cas par cas afin d’évaluer la soutenabilité des dettes. Point à noter, la Chine, premier créancier du monde a annoncé vouloir suivre ces décisions, ce qui empêchera les restructurations unilatérales qui souvent offrent des conditions inéquitables.
Les chiffres de la semaine :
Agenda de la semaine :
· Lundi 16 novembre : Indice Empire State de la Fed de New York (novembre) EU ; PIB 1er estimation (3e trim) Japon
· Mardi 17 novembre : Production Industrielle et Ventes de détail (octobre) EU
· Mercredi 18 novembre : Prix à la consommation (octobre) UE ; Indice des prix (octobre) RU
· Jeudi 19 novembre : Indicateur avancé du Conference Board (octobre) EU
· Vendredi 20 novembre: Indice des prix (octobre) Japon