Libérer la connaissance et l’intelligence émotionnelle: une impérieuse nécessité dans le monde digital
A l'occasion de la BPI Inno Génération 2019, j'ai partagé sur scène mes convictions sur l’adaptation des hommes et des organisations aux évolutions technologiques. En tant que Président de PwC France et Afrique francophone, acteur engagé pour faire de l’entreprise un vecteur de progrès au service de la société, je suis plus que jamais frappé par les défis que représente le besoin d’élever nos compétences.
Dans un monde qui change toujours plus vite et plus profondément, les inquiétudes se multiplient. La machine ne va-t-elle pas prendre ma place ? Mon activité, mon métier, mes savoir-faire ne risquent-ils pas de devenir obsolètes, et donc inutiles ? Comment faire face à la révolution numérique ? Avec quelles compétences, pour quelles tâches ? Autant de questions lancinantes pour les individus comme pour les organisations.
Dans l’océan d’incertitudes où nous nous trouvons et qui fait que, par exemple, nul ne peut prédire précisément l’impact de l’intelligence artificielle sur l’emploi dans les années à venir, un constat demeure :
la confiance grandira en grande partie grâce à l’éducation, par l’apprentissage tout au long de la vie, par l’adaptation des compétences.
Apprendre pour comprendre, se former sans relâche pour décoder la marche du monde et cerner les mutations en cours et les bouleversements à venir : c’est là un impératif. Bien loin d’être réservé à une élite, il s’adresse au plus grand nombre, à tous ceux qui jouent et continueront à jouer un rôle dans l’économie de demain, qu’ils soient indépendants, collaborateurs, managers ou dirigeants.
La compétence est la clé de l’avenir
Fort de ce constat, PwC s’est engagé dans un programme massif d’investissements au profit de ses collaborateurs. Pas moins de 3 milliards de dollars vont être mobilisés en 4 ans pour former nos équipes à travers le monde aux savoir-faire de demain, contribuant ainsi à répondre au besoin de compétences adaptées à la digitalisation. Problème aigu et général souvent souligné par les chefs d’entreprise, quelle que soit la taille de leur organisation !
C’est tout le sens de ce programme, qui cible les domaines les plus critiques en matière d’expertises technologiques – data analyse, IA, robotique, cybersécurité… – mais aussi les compétences comportementales et émotionnelles dites « soft skills » : collaboration, co-création, compréhension et gestion des changements culturels, imagination, créativité …
Élever ses compétences, c’est aussi se mettre en capacité de prendre de la hauteur. C’est ce recul et cette prise de perspective qui font souvent la différence et constituent des avantages compétitifs de plus en plus déterminants.
L’intelligence humaine augmentée
Loin des fantasmes transhumanistes de « l’homme augmenté », l’upskilling est synonyme d’intelligence humaine augmentée pour répondre aux défis de l’IA et de l’automatisation.
Élever le niveau des compétences reste le moyen le plus sûr et le plus durable pour faire en sorte que l’homme ne soit pas rabaissé par la machine. Il doit continuer, au contraire, à faire la différence dans un monde où les vieux repères tayloriens verticaux, figés et cloisonnés ont volé en éclat.
Donner accès à de nouvelles technologies, permettre au plus grand nombre d’utiliser les outils numériques sans se laisser déborder par la technologie, tel est l’enjeu. Nous sommes aujourd’hui face à un paradoxe :
plus le monde devient technologique, plus l’humain fera la différence.
Pour relever ce défi, nous avons fait le choix de l’upskilling pour tous. Nous élevons le niveau de jeu, nous investissons pour construire une organisation agile, créative, adaptée au monde digital au bénéfice et avec le concours de tous nos collaborateurs. Je crois à la libération des énergies et à la créativité individuelle et collective. PwC vise non seulement à élever le niveau de compétences de ses collaborateurs, mais aussi à accompagner tout son écosystème, qu’il s’agisse de nos clients ou de nos partenaires, dans un monde de plus en plus digitalisé.
Penser le monde de demain, le rêver pour le faire advenir, susciter l’imagination : et si chaque entrepreneur avait un rôle déterminant à jouer pour faire avancer la société toute entière ?
« Start me up », chantaient les Rolling Stones … « Allume-moi », salutaire appel à l’énergie ! Prendre feu pour l’avenir plutôt que de se faire allumer par les révolutions en cours : tel est le défi que nous adresse, à tous, la transformation digitale de l’économie. Vive la pensée en mouvement, en avant, en avance. « Skill me up » !
Formatrice - Ingenierie de formation
5 ansMélanie, cet article me fait bien évidemment penser à notre projet commun...très intéressant
j'accompagne les femmes qui veulent devenir des dirigeantes et les doter d'un leadership d'exception pour piloter un monde plus complexe et incertain à travers des conférences , des formations et un accompagnement
5 ansentièrement d'accord car le leadership à l'ère de l'IA doit être humaniste, humble et fondé sur le service aux autres. donc le développement de l'estime de soi de ses collaborateurs, la confiance, l'agilité, l'engagement de tous pour mieux surfer sur la complexité et réussir ensemble!
Enseignante en dispo de l'EN Perspectives DÉTACHEMENT Cat.A COM et convictions : Réinventer l'école du 21e Médiateure passionnée - Médiat'aide Association Jeune & Engagé ( Paul Aïss)
5 ans"plus le monde devient technologique, plus l’humain fera la différence" une phrase qui parle aux médiateurs qui ont à coeur de mettre la dimension humaine au coeur des conflits qu'ils ont en charge dans un souci de déontologie, d'impartialité et d'équité. L'IA , beau progrès dans l'évolution dans notre société ne remplacera pourtant pas ceci.
Digital - NFT & Design
5 ansEntièrement d'accord avec vous mais pour prendre de la hauteur, rêver le monde de demain, imaginer l'avenir, il faut se redonner du temps. Temps d'observation. Temps de réflexion et d'analyse. Temps pour l'action. C'est une denrée rare que peu de gens arrivent à s'accorder aujourd'hui tant ils sont absorbés par l'immédiateté, y compris chez les décideurs... et c'est bien dommage ! Remettre l'humain au coeur de la machine permettrait de se réapproprier le temps nécessaire pour donner du sens à l'innovation en apportant des services à "vraie" valeur ajoutée tant aux utilisateurs qu'à ceux qui les mettent en oeuvre dans les entreprises... Elever les compétences des collaborateurs pour faire face à la digitalisation du monde est une belle ambition, dont je salue l'initiative, mais elle ne sera pas suffisante si elle ne s'accompagne pas aussi de temps pour leur permettre d'élever leur empathie pour le monde qui les entoure. Car ce sont bien nos émotions qui font encore la différence avec la machine et qui permettent d'apprécier la qualité et la pertinence des services rendus.
Head of Talent Acquisition
5 ansJe salue notamment vos initiatives en matière de reverse Mentoring. Preuve en est donc que les cloisonnements sont en voie de disparition chez Pwc et que vous pariez sur le développement des savoir-faire et des softskills. "Dire ce que vous faites et faire ce que vous dites", rassurant !