Managers et DRH, arrêtez de penser à la place des autres
Penser à la place des autres est une pratique assez répandue dans le monde des entreprises, dans différentes organisations et dans les DRH.
Surtout quand il s’agit de la carrière de nos collaborateurs : « On a pensé à vous pour ce poste… ». Et vous, laisseriez-vous votre patron gérer votre carrière à votre place ?
Des dirigeants et des managers se réunissent entre eux et discutent de l'avenir de leurs collaborateurs. Ils font des plans de carrière à leur place. Des « succession plan ». Ils imaginent dans quelle case ils vont pouvoir les placer. Ils s'arrangent avec le présent et le futur des hommes et des femmes qu'ils dirigent. Et ensuite ils vont déployer des trésors d'imagination pour les con-vaincre que leur proposition est l'affaire du siècle.
Quelquefois ça marche, quelquefois non.
Bon c'est vrai, notre narcissisme a tendance à raffoler que l'on s'intéresse à lui... Il lui arrive de se régaler lorsque nos supérieurs nous font l'honneur et le privilège de poser leur regard « bienveillant » sur notre destinée. Pour un cadre, c’est quelquefois valorisant et rassurant de dire : on m'a proposé de …
Ce processus a quand même pas mal d'inconvénients :
- On croit gagner du temps en pensant à la place des autres alors qu’en réalité, on en perd beaucoup.
- On se donne un maximum de chances de tromper et de se tromper en passant à côté de tas de détails quelquefois insoupçonnables qui ont pourtant une importance considérable.
- On se prive de toutes sortes de capacités d'invention que chacun porte en soi.
"Votre avenir professionnel ce n'est pas ce qui va vous arriver mais ce que vous allez faire " Henri Bergson.
C'est normal, si vous êtes un Directeur des Ressources Humaines vous pourriez vous faire un devoir de penser à la place de la « ressource » en jugeant comment et quand elle doit entrer, évoluer et sortir. On reproduit du vieux au lieu de créer du neuf.
Mais si vous êtes un Directeur de la Richesse Humaine, vous faites tout pour qu'elle puisse s'exprimer clairement, se libérer, foisonner dans toutes sortes de directions vers toutes sortes de buts auxquels vous pourriez ne pas penser vous-même. Nous ne mettons pas en cause, bien au contraire, l’intérêt d’aller discuter de ses idées, de ses envies, de ses projets avec des tiers.
"Je considère que le meilleur inventeur de mon futur se trouve en moi."
Pour être un leader libérant, il faut d'abord se libérer soi-même, c'est un vrai travail et ça demande une sacrée dose d'humilité. Donc si vous pensez que les gens que vous employez manquent de capacités, pensez à leur place.
Par contre si vous pensez qu'ils ont une certaine intelligence ou une intelligence certaine, surtout donnez-leur la parole. « It doesn’t make sense to hire smart people and tell them what to do ; we hire smart people so they can tell us what to do » Steve Jobs
Donner la parole, ça s'apprend ; nous nous y employons quasiment tous les jours de l'année dans nos coachings et séminaires.
Nos Richesses Humaines ne sont-elles pas les mieux placées pour inventer leur destin ; à la fois dans leur intérêt et dans l'intérêt de l'entreprise, quitte même à bousculer, à désinstaller, à surprendre en créant du neuf ? En donnant la parole, vous gagnerez du temps et de la créativité, du mouvement, de la croissance. Vous économiserez de la GPEC.
Au lieu de faire croître votre entreprise « tout seul » avec votre CODIR, vous allez donner la possibilité à tous les gens qui y travaillent de la créer avec vous.
Et voici une autre bonne raison de sortir dès que possible de sa zone de confort : “I am a true believer that when you get comfortable, you start to die. If you aren’t doing things to make yourself better, then you’re slowly getting worse.” — Peter Schroeder
Jacques d'Anchald, fondateur de Futur-job.com
Psychologue du travail
4 ansOk avec toi Jacques, « l’entreprise délibérée «, un chemin intéressant pour développer le « pouvoir d’agir »de chacun......
J´exporte la science et l´innovation depuis 25 ans │B2B, biotechnologie, environnement, énergies renouvelables, informatique │International, Europe, Amériques │Chief Revenue Officer, Directeur New Business Development
4 ansTrès pertinent Jacques. Mais comment créer cette culture de la confiance et de la libre expression?