Mon coup de colère contre la destruction de l'âme autochtone en Amérique du Nord

Par Dr Amadou Ba Historien Nipissing University (North Bay ON Canada)  

Quand je regarde les nations sud-américaines, je réalise l’énorme différence qui existe entre la colonisation en Amérique du nord (par les Français et surtout le Britanniques) et celle de l’Amérique du Sud (par les Espagnols et les Portugais). Loin d’apprécier une telle forme de colonisation et de fustiger une telle autre, je fais tout simplement un constat qui permettra de comprendre que les colonisations ne sont pas les mêmes partout en Amérique qu’on soit au nord ou au sud, du Nunavut (extrême nord du continent) à Ushuaia (extrême sud du contient) les formes, les méthodes et les conséquences sont différentes car les idéologies, les colonisateurs, les motifs et les vecteurs de la colonisation ne pas les mêmes.

Dans le nord du continent américain, l’élément autochtone a été réduit à néant, détruit dans son âme, dans son fond intérieur. Il a perdu confiance en lui depuis belles lurettes. On ne le voit que dans les centres des grandes villes en train de se saouler, de mendier aux passants ou dans les réserves (apartheid résidentielle à la canadienne) vivant dans des conditions inimaginables. L’amérindien, l’Inuit ou l’inuktitut sont totalement absents dans tout ce qui fait la fierté et l’admiration des sociétés nord-américaines actuelles. On ne les voit pas sur l’espace politique, ni dans aucune instance de décision du pays encore moins comme PDG d’une grande société. Pire encore, ils sont même invisibles dans le domaine du sport ou de la musique, là où généralement les opprimés s’illustrent par leurs talents. Ce n’est pas l’équipe de France de football ou les grandes stars noires de la musique américaines qui me démentiront. Il est rare de voir une star amérindienne dans le Hockey au Canada ou à la NBA aux États-Unis. (Ne venez pas me parler des Noirs sportifs de la NBA pour réfuter mon analyse, on ne danse pas la même musique, le problème est différent). En Amérique du Nord, on parle, on fait de beaux discours, on célèbre, on tympanise le monde, on trompe les citoyens avec la célébration de la journée autochtone et les paw waw au printemps, mais on ne voit rien de concret. C’est tout le contraire qu’on observe dans les nations sud-américaines. Là-bas, on parle moins, on célèbre moins mais on voit plus du concret. Les Autochtones sont dans toutes les couches de réussite sociale. Ils font la fierté de leur pays. Regardez simplement les équipes de football du Pérou, de la Colombie en ces temps du mondial de soccer, vous les verrez forts, talentueux et fiers de leur pays et parmi les plus grands joueurs de ce monde. Ils sont dans les équipes nationales et partout. Certains d’entre eux sont même devenus des présidents. C’est le cas en Bolivie avec Evo Morales. Les Autochtones du Sud de l’Amérique ont aussi donné de grandes personnalités artistiques (dans le cinéma, la musique, les arts etc.). Ils sont des PDG d’entreprises et vivent heureux dans leurs pays. Malgré tout ce qui s’est passé du XVIe au XIXe siècle avec les Espagnols et Portugais, ils sont encore des humains, ils ont leur identité, leur culture, leur âme et leurs trajectoires. Ils vivent bien, se sentent bien dans leur peau et sont comme les autres.

Ouvrez les yeux, regarder et faites vos propres analyses. Moi, mon séjour en Amérique du Nord, le peu d’information et le constat visuel que je fais de l’Amérique du Sud m’ont permis d’arriver à cette conclusion bien triste.

Alors, quand est-ce que l’Amérique du Nord rendre à l’élément autochtone son âme, son identité, son tout?  OSONS EN PARLER! Eux aussi sont des humains et méritent respect et dignité.


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