« Pensée magique »
Parcourons le net à ce propos ; nous y trouvons des références aux monceaux d’âneries pseudo spiritualistes, aux superstitions matérialistes dont certains raffolent ; développement personnel bidon, « ésotérisme matérialiste » jusqu’à l’astrologie matérialiste, surtout prédictive, jusqu’aux marabouts, au spiritisme, etc., etc.
Mais tout ce qui échappe à la doxa matérialiste stricte, au scientisme asphyxiant, toute référence à un monde dépassant la dimension physique mérite-t-elle de tomber systématiquement sous le couperet « pensée magique » ?
Scrutons sous plusieurs angles cette sentence, cette raillerie matérialiste des plus usitées en alternance avec le fameux « obscurantisme », deux expressions relevant le plus souvent de préjugés, et finalement d’une simple opinion, si partiale, si radicale, émise par la plupart de nos grands penseurs et savants si supérieurement intelligents…
Décortiquons donc le premier degré de l’expression ; il s’agit en fait d’une forme de pléonasme, car oui la pensée ordinaire est magique, mais elle n’est que l’ombre de l’esprit ; du moins tant que nous n’en sommes pas à « l’état d’exception ».
La pensée du quotidien est certes indispensable à notre vie dans la dimension physique, aux nécessités, aux devoirs et responsabilités, mais il s’agit d’une pensée elle-même physique, cérébrale.
Nous lisons de nombreux écrits de penseurs qui décrivent, voire stigmatisent les nombreuses dérives du monde, et il y a fort à faire dans ce domaine où dorénavant font florès mensonges et manipulations de toutes sortes, politiques, idéologiques, mercantiles, politico-religieuses, démultipliés par la caisse de résonance des réseaux dits « sociaux », le tout adossé à une technologie au développement effréné.
Mais ces penseurs dépassent-ils, dépassons-nous, les apparences, le premier degré des constats ? Ne s’agirait-il pas, laissant au placard ce fameux concept de « pensée magique », lui qui obsède les scientistes de tous ordres, psy. etc., jusqu’aux philosophes malheureusement, de chercher à retrouver notre vraie nature d’humain en tant que microcosme, que reflet de l’univers ; et de retrouver les arrière-plans spirituels de ce que les Occidentaux nomment la « création » et les Orientaux la « manifestation » ? En nous extirpant de la morte pensée matérialiste, voire agnostique, qui ne veut voir en nous que des « singes sophistiqués ». En ne considérant plus uniquement atomes, particules, électromagnétisme et énergie, tous ces concepts que le paradigme matérialiste strict de la science actuelle nous impose comme seule réalité, lui qui veut résolument n’entendre parler que de matière et d’énergie. Des concepts qui n’ont une certaine réalité que dans la dimension physique, dans la science extérieure ; je dis « certaine », car la plupart sont discutables, telles la vitesse de la lumière, les deux relativités, etc. J’y reviendrai…
De très nombreux jeunes, même en France, pays du rationalisme incarné, ne pensent pas que nous sommes issus du chapeau d’un « hasard magicien » faisant incroyablement les choses…
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Posons-nous d’ailleurs la question de savoir pourquoi les jeunes fuient de diverses façons le monde que nous leur vendons ? Dès leur enfance nous leur injectons du rationalisme, nous voulons les « éduquer » au lieu de les éveiller en particulier à travers l’art sous ses nombreuses formes ! Ne leur passons ce qui est du domaine rationnel que vers l’âge de huit ou neuf ans, pas avant. Ils n’auront pris aucun « retard ». L’art les aura également préparés à un vrai pacte social !!!
Quant à nous, adultes, ne s’agit-il pas plutôt d’un travail individuel de spiritualisation de l’intellect, de redonner vie, mobilité, créativité à notre imagination, plutôt que d’absorber passivement celle fournie par les divertissements de toute sorte ? D’éclairer l’intellect par le cœur, par le penser du cœur, en une alchimie actualisée ? D’évoluer dans un monde de qualité et non plus uniquement de quantité ?
La philosophie, l’art de la pensée, ne devrait-elle pas offrir des réponses à nos questionnements existentiels ? Mais elle ne le fait résolument pas, pour la simple raison qu’elle ne pose même pas les questions justes, qu’elle reste engluée dans le matérialisme, qu’elle prête allégeance à la doxa scientiste, restant fixée sur la logique causale, telle la moule à son rocher…
Un exemple flagrant : lorsqu’il est demandé à un jeune et éminent philosophe contemporain pourquoi il n’a pas peur de l’IA, il explique qu’elle ne pourra jamais être vraiment intelligente puisqu’elle n’est fondée que sur le calcul, alors que, selon de récentes études dont il fait mention, tout le corps participe au fonctionnement de l’intelligence, corps que la machine de l’IA n’a pas… La logique de ce philosophe reste donc résolument fixée sur le physique, sur le paradigme scientiste. Selon lui, chatGPT et consorts produisent une « bombe cognitive » ; mais cette bombe ne réside-t-elle pas dans le fait que les philosophes contemporains eux-mêmes ramènent sans cesse tout à la matière ? Les philosophes d’aujourd’hui ne véhiculent-ils pas eux-mêmes cette bombe, puisque leur conception du réel s’arrête à la dimension physique ? Un comble ! Ils ont l’impression que leurs pensées sont distinctes du corps, mais elles sont tout aussi physiques que le corps !!!
Il s’agit de trouver le vrai penseur, au-delà de la pensée cérébrale, pour pouvoir devenir réellement utiles à la régénération du pacte social, si lésé, grâce à l’ouverture d’Esprit et à la créativité.
Conscients du fait qu’il ne s’agit pas uniquement de la liberté de penser, mais de libérer le penser !