Pour en finir avec le "conteur"​ CPF

Pour en finir avec le "conteur" CPF

Formation et CPF : reprendre le système des compteurs pour le rendre utile, financé et effectif

 Les réformes de 2014 et de 2018 ont imaginé et mis en oeuvre de lourds et complexes compteurs nationaux de formation censés s'incrémenter au fil du temps comme des livrets d'épargne ou des cartes de fidélité. Après sept années de fonctionnement erratique ce concept de compteurs formation devrait être profondément repensé et amélioré.

Pour se former on ne compte pas ses heures (ou ses €uros)

Le concept d'addition et de comptage d'unités de formation (que ce soit en heures ou depuis 2019 en €uros ) ne permet pas de développer la formation dans notre pays:

  • Il assimile la formation à une épargne (de précaution) ce que ni la formation ni l'éducation ne sont,
  • Il prétend sécuriser les travailleurs en les dotant de dispositifs virtuels de formation (ni financés ni provisionnés),
  • Il stocke les problèmes de compétences au lieu de les résoudre en reportant aux calendes grecques l'entrée en formation de 95 % des salariés.

Une solution simple et performante est possible : le décompte de la formation

Plutôt que d'additionner au fil des ans les unités de formation au risque de devoir attendre de 7 ou 10 années pour se former pourquoi ne pas prendre les compteurs à l'envers ?

  • Doter chaque actif en France (ils sont presque 30 millions) d'un capital formation, garanti par l'Etat, de 120 à 400 heures dans le cadre du droit à l'éducation différée,
  • Décompter sur 10 années les recours individuels à des dispositifs de formation,
  • Recréditer tous les 10 ans chaque actif de ses heures de formation.

Le décompte des dispositifs de formation présente de nombreux avantages

  • Il n'assimile plus la formation à un compte fidélité ou a une épargne personnelle mais à une mise en œuvre immédiate et effective du droit de chacun à une formation
  • Il simplifie les opérations de (dé)comptage car ces opérations ne portent plus que sur ceux qui se forment effectivement
  • Il résout le problème de formation des chômeurs et des indépendants qui n'étant pas salariés n'acquièrent aucun droits à la formation dans le système CPF actuel

Les compteurs classiques de formation (avec les compteurs DIF et désormais les compteurs CPF) ont prouvé leur inefficacité depuis 2004

Aujourd'hui plus des milliards d'heures de formation (dans le public) et d'euros (dans le privé) ont été accumulés par les travailleurs sans que ces compteurs aient changé quoi que ce soit au niveau des compétences des Français

Trois ajustements pour sauver le CPF (et la formation)

  1. Cesser d'incrémenter des compteurs -stupides- pour 30 millions d'actifs mais doter chaque actif d'un capital formation variable selon son niveau d'éducation (400 ou 500 heures pour ceux qui n'ont pas le niveau bac, 120 heures pour les autres)
  2. Cofinancer obligatoirement avec l'employeur (public comme privé) le CPF, réalisation obligatoire du CPF sur les RTT
  3. Mise en place d'une vraie cotisation universelle employeur (public comme privé) de 2% de la masse salariale, versée à la Caisse des dépôts dans un pot commun (public et privé) soit 10 milliards d'euros par an.

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