POUR OU CONTRE ?

POUR OU CONTRE ?

POUR OU CONTRE ?

 

Mais quelle question, pour ou contre quoi ?  Allons-y avec le harcèlement scolaire.  C’est justement d’actualité.   Si je pose la question « êtes-vous pour ou contre le harcèlement ?  Personne ne répondra jamais être en faveur du harcèlement, à moins de chercher l’attention ou la prison.  

Lorsque l’on met de l’avant des campagnes de sensibilisation « contre » … nous n’agissons pas sur le problème, mais bien sur ceux qui en sont victimes. Certes, « c’est déjà ça » diront les plus positifs. Prenons un autre exemple : Les campagnes « contre » la violence faite aux femmes ».  Ces campagnes n’ont pas permis de réduire la violence, mais bien d’augmenter la dénonciation de la violence.  Mais est-ce que la dénonciation agit sur l’oppression du mauvais comportement ? Peut-être, mais qu’en infime partie.

« Être contre » est une forme de contestation qui détermine d’une opinion ou d’une conviction, de ce qui n’est pas désiré ou de ce qui est ou devient indésirable. Mais cette position n’a aucun apport sur le changement indispensable de l’état d’esprit. La preuve étant que la dénonciation des crimes contre les femmes s’est confrontée à un système qui n’était pas prêt et qui ne l’est toujours pas.  La justice, la police, les ressources allouées n’ont pas fait avancer fondamentalement la question sur la violence tout court et sur un réel changement d’attitude. Quoi que la violence faite aux femmes ou le harcèlement scolaire soient absolument inacceptables, la question doit se poser autrement.

Lorsque Gabriel Attal va au Danemark et qu’il témoigne de cours de bienveillance aux élèves, bien sur que l’intention d’imiter des initiatives qui marchent sont louables, mais personne ne parle jamais de la culture… Et encore et encore, prendre des mesures, ici et là, les imposer à une culture qui n’est pas prête ou préparée avec l’ensemble des parties prenantes, c’est vouer tous les efforts à l’échec. 

Quelle est l’école que vous voulez ?  Et à cette question, viendra nécessairement, quelle relation avec les parents que vous voulez ?  Et à cette question viendra quelle culture devons-nous développer si nous ne voulons plus de violence ?   Doit-on faire la différence entre violence verbale, non-respect, jugement et harcèlement ?  Eh bien… NON.  A moins d’être opportuniste.

La gravité d’un geste ou d’un acte non-désiré se définit par l’acte, mais le jugement, la moquerie, les remarques incisives faites aux élèves qui ne réussissent pas, sont du même ordre.   C’est la culture que l’on cultive qui permet le changement durable.  Et c’est bien tout le sens et toute la valeur de la santé des organisations.  Pourquoi ?  Prenez le temps de regarder le schéma culturel de la santé des organisations.  Il est viable pour toute organisation et pour toute société qui souhaite avancer autrement.

Sommes-nous prêts à une culture sans violence ?  Cela voudrait dire de revisiter beaucoup de pratiques… des parlementaires aux dirigeants de collectivités, des parents aux enseignants, des travailleurs sociaux à la police… nous sommes tous concernés.  Il ne reste qu’à faire un choix :  Rester indifférent ou faire sa part en devenant acteur d’une société que l’on veut.

Aujourd’hui, nos enfants se suicident parce qu’ils ne trouvent pas de noyau refuge solide, confrontés à l’impuissance et témoins de notre extraordinaire incohérence.  Nous mourons déjà plus de solitude et d’isolement que de chaleur associée au changement climatique et ça commence très jeune ! N’est-ce pas suffisamment dramatique pour se concerter et agir ?

Si l’écologie est une vraie priorité, peut-être est-il aussi important de se demander dans quel monde nous voulons vivre et laisser nos enfants ?  La haine aura peut-être raison de nous avant la chaleur…. La haine des mots se transmet par la haine dans l’action… plus elle parait accessible, plus elle sera utilisée.  Tout s’apprend par l’exemple et non pas par l’intention.  Soyons acteurs d’une culture plus saine où femmes et enfants, hommes et personnes âgées pourraient trouver un peu plus de gout au « mieux-vivre ensemble »  bel adage de la santé des organisations.  Mieux-faire pour mieux-être… et non le contraire…

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