PROPOSONS UNE AMBITION CREDIBLE POUR LA DEFENSE
Le fossé entre les ambitions stratégiques affichées par la France et les moyens qu'elle alloue à ses forces armées pour les réaliser ne cesse de s'élargir.
A juste titre, on peut reconnaître et affirmer que la Défense "est écartelée".
Rarement dans l'histoire récente, les armées ont été autant sollicitées tant en intensité que dans la durée. Le niveau d'engagement et les besoins nouveaux appellent à repenser le contrat entre la nation et les armées. La France ne peut plus assurer simultanément les cinq fonctions stratégiques définies par le livre blanc : l'anticipation, l'enseignement, la prévention, la dissuasion, la protection et l'intervention nécessaire à sa sécurité sans parler de l'entraînement.
L'aggravation des menaces tant extérieures qu'intérieures est concomitante d'un rythme d'interventions sans précédent militaires et d'une tendance durable de dégradation capacitaire. Chaque armée consomme son capital en terme d'équipement, mais également d'infrastructures et surtout de ressources humaines sans avoir le temps de le régénérer.
La situation impose à la nation de s'engager "en évitant de se défausser" sur une Europe de la défense qui n'en finit pas "d'accoucher" et qu'il faudra de toute façon repenser : BREXIT oblige !
Il est capital de cerner avec précision les priorités qu'il conviendra désormais de donner aux forces armées et de se garder de l'illusion de la puissance, notamment sans y associer les moyens adéquates !
La liberté et la Paix n'ont pas de prix, mais elles ont un coût ! A l'heure des choix il conviendra prioritairement de relever quelques grands défis à savoir :
1. Repréciser les missions considérées comme prioritaires pour les forces armées, définir précisément le rôle et les missions dévolus aux forces armées dans le cadre de la sécurité intérieure.
2. Restaurer et adapter la capacité opérationnelle des forces armées afin de leur permettre entre autres de continuer d'assurer leur capacité d'entrer en premier.
3. Élaborer une véritable stratégie numérique de défense", en associant les acteurs de la société civile (préparer entre autre la révolution du robot numérique)…
4. Accentuer les efforts déjà déployés en matière cyber.
5. Assurer la pérennité de la dissuasion notamment en veillant à la modernisation des forces nucléaires.
6. Veiller avec réalisme au financement d'un effort de défense et de sécurité ambitieux à hauteur de 2 % pensions comprises et ce impérativement avant la fin du quinquénat…
A tout le moins ceci impose une ambition, un vrai courage politique, en la circonstance de vraies propositions d'avenir.
LTLS
Editeur Meta-Defense.fr
7 ansEn allant vers 2% pensions comprises l'essentiel de l'augmentation du budget sera consommé par l'augmentation des besoins liés à la dissuasion. C'est tres insuffisant au vu des besoins effectifs de La Défense, et de l'évolution des menaces que l'on ne peut limiter au contre-terrorisme ou au Cyber. Aux portes de l'Europe un pays prévoit de mettre en service ou de moderniser 4500 chars de combat, 700 avions de chasse, 1500 pieces d'artillerie mobile et va construire ou moderniser 22 unites navales majeurs et 25 sous-marins d'ici 2025. L'industrie de Défense constitue aujourd'hui en France un potentiel socio-économique majeur qui permettrait de considérablement réduire l'impact financier d'une augmentation massive du budget de La Défense. Elle fait vivre un nombre important de PME et contribue significativement aux exportations françaises. Il faut dépasser la vision traditionnelle de "l'armée centre de cout" et entrer dans le paradigme de "Défense à Valorisation Positive" qui représente un enjeu essentiel pour la France, faute de quoi nous nous acheminons vers un déclassement rapide et irrémédiable des armées Francaises et donc de la France dans le monde...