Regard sur : « Tu ne donnes que ce que tu es😊 »
J’aimerais revenir sur l’article que j’ai posté hier en lui donnant un tour plus scientifique, plus axé sur les neurosciences appliquées.
A vrai dire, je me suis réveillée ce matin en écoutant un long interview d’Alexandre Antonienko – fondateur de l’Institut Alpha de Montpelier- dans lequel il expliquait toute la portée de l’intelligence émotionnelle.
C’est quelque chose qui fait vraiment écho en moi en tant que coach car je tire une grande partie de mon énergie de cette intelligence que je « cultive » plus que tout.
Revenons encore une fois sur notre métier de coach ; quel est -t-il ? Quelles sont nos motivations ?
C’est un métier je dirais de savoir être avant tout et c’est aussi pour cela que je répète un peu comme un mantra que tu ne peux donner que ce que tu es, ce que tu as en toi.
Je ne parle pas de connaissances externes mais de connaissances de soi.
Notre métier de coach nous amène à accompagner des personnes, des groupes d’un point A à un point B, point B défini par une stratégie d’entreprise, par une vision de transformation que nous sommes amenés en tant que coach à mettre en œuvre, à accompagner.
Ce sur quoi je veux absolument insister c’est que ce métier a une éthique, il est basé sur des valeurs de partage, des valeurs d’empathie, des valeurs de respect et de confidentialité aussi car n’oublions pas que nous aidons à la transformation d’être humains pas de machines, qui ont leur propre système de valeurs, leur propre chemin de vie qui les amène à accueillir plus ou moins bien les changements demandés par l’entreprise. Notre rôle est donc de les faire pivoter pour se mettre dans le mouvement souhaité par l’entreprise ; ce mouvement simple pour certains le sera nettement moins pour d’autres.
Tout d’abord le coach est lui aussi un être humain et pour pouvoir appréhender au mieux les personnes qu’il va accompagner, il doit être lui-même serein et au clair avec son système de valeurs …
« Tu ne donnes que ce que tu es … »
Comment voulez-vous accompagner sereinement une personne ou un groupe si vous vivez le chaos en vous ? Impossible et dommageable pour vous-même et a fortiori pour les personnes coachées.
L’erreur que l’on fait la plupart du temps en entreprise c’est de considérer une transformation sous un angle autre qu’humain …. Nous sommes des ETRES humains pas des AVOIRS ou des SAVOIRS humains 😉.
Mais il est tellement plus facile, réconfortant d’imaginer une feuille de route de transformation plutôt que d’envisager une transformation humaine.
Ce cheminement vers plus de sérénité je l’ai mené au gré de mes expériences, de mon propre chaos aussi 😂, la vie n’est pas un long fleuve tranquille mais à chaque expérience, chaque écueil j’ai appris sur moi, sur mes intentions, sur mes attentions, sur mes valeurs et sur ce qui m’est essentiel.
C’est grâce à cette connaissance que je peaufine chaque jour de ma vie, que je peux transmettre avec sérénité et avec beaucoup de bonheur aussi.
C’est en cela que j’affirme que ce métier de coach n’est pas un métier comme les autres ; il nécessite tout d’abord une réelle passion pour les gens, pour l’accompagnement, il faut aimer les autres pour pouvoir les aider …. Mais, parce qu’il y a un mais … tu ne peux aimer les autres que si tu t’aimes toi-même, c’est cette réciprocité qui est essentielle …
« Tu ne donnes que ce que tu es »
Cette capacité à une sorte d’équilibre intérieur je l’ai acquis en me penchant sur le pourquoi de mes émotions, sur aussi comment fonctionne notre cerveau, et les neurosciences applicatives m’ont beaucoup aidée.
Ces connaissances empiriques je les alimente par des conférences, des lectures, des cours et je vais sous peu reprendre un cursus en sciences cognitives pour encore mieux comprendre et de facto mieux accompagner les personnes et les groupes.
Une transformation agile, car c’est de cela dont il s’agit la plupart du temps en entreprise, ne se déroule pas par le biais d’une feuille de route, il ne s’agit pas de créer des squads, des tribus, il ne s’agit pas de nommer des leaders, il ne s’agit pas de dire mais d’accompagner, de donner une vision qui ait du sens, d’expliquer avant tout pourquoi on opère cette transformation …. Le SENS … c’est la colonne vertébrale de votre transformation.
La transformation organisationnelle n’est que la conséquence d’une transformation culturelle avant tout, le nier c’est … aller droit dans le mur 😡et se leurrer quant à votre transformation.
Le processus de transformation obéit très naturellement au processus de deuil et chaque étape a du sens et est utile pour arriver à pivoter par la suite.
Mais ce processus de deuil ne s’industrialise pas, chacun le vit avec son propre système de valeurs, avec son vécu, avec ses propres émotions et tout cela doit être respecté.
La capacité à changer est principalement gérée par notre gouvernance adaptative ; mais pour cela il faut déjouer notre gouvernance instinctive et notre gouvernance grégaire.
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Malheureusement je dirais, notre contexte social et notre environnement sont principalement gérés par notre gouvernance instinctive qui gère essentiellement les situations de stress.
Cette gouvernance a pour but de gérer notre survie, si vous la mettez en tension en lui donnant de manière récurrente des messages négatifs, stressants, des messages anxiogènes, vous vous coupez immédiatement de votre gouvernance adaptative qui elle vous permet d’apprendre, de nuancer, d’apprécier une situation.
Lorsque vous vivez continuellement dans un environnement anxiogène très largement entretenus par des discours stressants, par un environnement chaotique, vous ne pourrez jamais appréhender une évolution, un changement.
La gouvernance grégaire elle, assure la survie dans le groupe. Elle agit avec la gouvernance instinctive, et lorsque les deux sont activées sous une pression stressante, anxiogène, tout concoure à freiner, à refuser tout changement, à couper le lien vers la réflexion et l’analyse de la gouvernance adaptative.
Alors quel est notre rôle en tant que coach pour déjouer ces messages qui stoppent toute transformation ?
Tout d’abord apaiser, redonner du calme et de la sérénité, c’est essentiel pour pouvoir commencer à passer outre ces blocages, car il s’agit bien de blocages.
Vous pouvez le faire au niveau du groupe, de l’équipe ou bien plus individuellement si vous sentez que le blocage est plus profond et nécessite un accompagnement particulier.
Cette approche personnelle est obligatoire concernant les leaders en devenir car n’oubliez jamais que ce sont ces leaders qui vont devenir les piliers de cette transformation, ce sont eux qui vont l’incarner et transmettre ces valeurs, cette nouvelle vision aux équipes ; vous n’êtes que de passage en tant que coach, vous êtes juste l’amorce 😉.
Cette étape fondamentale dans une transformation peut prendre du temps, de plus chacun ne réagit pas de la même manière, nous sommes tous différents et il faut savoir l’accepter et je dirais même, en ce qui concerne l’entreprise, le cultiver ; l’atypisme étant une véritable richesse pour l’entreprise, mais là est un autre sujet 😊
Au fur et à mesure que cette transformation est impulsée vous pouvez commencer à introduire des frameworks (Scrum, Kanban, Srumban …), des outils de gestion comme Jira, Jira Align, commencer à créer des squads, des tribus, à former des leaders mais là n’est pas la transformation …
C’est un peu comme dire que vous faites de management visuel en collant des post-it sur un mur … non, ça c’est de la déco 😉, donc créer des squads, utiliser Scrum et Jira ne dira rien de votre transformation …
Ce n’est pas parce que je sais me servir d’un rouleau à pâtisserie que je serai pâtissier, je saurai juste me servir d’un outil 😊
Ce qui est extrêmement dommageable pour les personnes et aussi pour l’entreprise, c’est de se leurrer avec des chiffres comme le nombre de squads créées, le nombre de PO et de SM formés, ça ne dit absolument rien de votre transformation agile, rien du tout, c’est « bullshit » et oui, ça me met en colère car encore une fois on envoie un message erroné, qui fait prendre à l’entreprise des actions qui ne sont pas en adéquation avec la réalité comme de passer à l’agile à l’échelle alors que la transformation n’a pas eu lieu dans son intégralité. ☹
Ensuite on se demande pourquoi est-ce que ça ne fonctionne pas, mais ça ne peut pas fonctionner !
On part sur des bases qui sont fausses. ☹
Alors que faire ? Est-ce récupérable ? Comment peut-on agir ?
Il y aurait encore beaucoup de leviers à étudier, à activer, mais le plus important c’est en fait ce dont vous, vous en tant qu’entreprise, en tant que leader, en tant qu’équipier voulez faire de cette transformation.
Chaque aventure est unique et doit être pensée comme cela.
Pour finir cet article, je voudrais vous donner en tant que coach quelques tips pour plus de sérénité et ainsi envisager la vie professionnelle mais personnelle avant tout avec plus calme 😉
« Bonne est l’action qui n’amène aucun regret et dont le fruit est accueilli avec joie et sérénité » … Bouddha
Une pensée particulière pour mon ami Denis aujourd’hui disparu qui aurait adoré cette citation … il aurait je pense aussi beaucoup aimé cet article que je lui dédie, tu me manques mon ami.