Santé: L’agonie des soins primaires s’accélère !

Santé: L’agonie des soins primaires s’accélère !

La fermeture du cabinet médical d’un village de 2000 habitants en Isère (Septème) est révélatrice de la pénurie de l’offre générée par la politique de santé. La raison évoquée ici : « on ne peut plus payer nos factures »

A traduire par : la collectivité n’assure plus la viabilité économique des soins primaires en France.

A qui la faute ?

Elle est collective mais ceux qui détiennent le plus de pouvoir de décision ont forcément le plus de responsabilité.

La CNAM : La politique comptable et court termiste, délaissant la santé publique et la réflexion médico-économique, menée par la CNAM a une lourde responsabilité.

La politique de rabot comptable détruit toute perspective d’avenir dans les soins primaires , entre autres.

Rien n’a changé en 2024, comme évoqué dans un précédent post.

L’État et le Politique : en laissant faire cette régulation comptable et en procrastinant la refondation du système de santé, ils ont une responsabilité indéniable.

Les soignants :  la CNAM ne signe pas seule les conventions régissant l’organisation des soins, même si elle a tendance à biaiser les négociations, notamment par une opacité du process et la diffusion parcellaire des données.

Par exemple, la convention 2024 en médecine générale prévoit une remise à niveau en euros réels (en tenant compte de l’inflation 2017-2023) à 30€ fin 2024 et aucune revalorisation jusqu’en 2028.

Cette situation condamne la médecine générale libérale sur la période. Ce type de fermeture de cabinets va se multiplier dans les mois à venir.

Economistes, sociologues, citoyens : trop de passivité face à un déclin progressif du système au cours du temps...


Le salariat en secours ?

Certains acteurs font porter la situation sur le mode d’exercice libéral et vous explique qu’il suffit de salarier les médecins dans des centres de santé publics.

Cette approche purement idéologique n’a aucun sens économique, la fermeture en Isère le montre (la collectivité refusant de subventionner). SI les ressources sont insuffisantes pour viabiliser une activité privée, elles le seront aussi (encore plus) pour une activité publique. Ce n’est pas en subventionnant des centres au démarrage que l’activité devient viable dans la durée.

La paupérisation des soins primaires, faute politique majeure dans la santé du XXIème siècle conduit à la désertification médicale, publique et privée. Elle pèse sur l’hôpital, nourrissant un cercle vicieux mortifère.

https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/nord-isere-le-cabinet-medical-de-septeme-va-fermer-des-milliers-de-patients-sans-medecin-2405235

Mais on vous dit que tout va très bien et qu il y a trop de médecins qui coutent trop cher…. Ils n ont qu a pas être malade ces chers patients!(snifff….)

Joel silvert

gynecologue obstetricien

3 mois

Il y a de nombreuses affiches de ce genre en Bretagne à l entrée des villages

Olivier Cuvillier

Médecin généraliste. Ancien chef de clinique universitaire. Consultant #HealthTech, #MedTech #DigitalHealth

4 mois

Frederic Bizard, avez-vous connaissance d’études médico-économiques évaluant les économies qui seraient réalisées par la mise en œuvre d’une responsabilisation des comportements en Santé ?

Gérard ABAUTRET

Médecin chez Cabinet Medical

4 mois

Le cabinet médical de Septeme n’a pas fermé pour des raisons financières mais simplement en raison du départ à la retraite d’un des deux médecins restants et d’un problème de santé de l’autre. Ceci étant précisé comment peut-on penser régler les problèmes des déserts médicaux avec de jeunes médecins refusant de travailler au même rythme que leurs ainés ? Pour remplacer en terme de « productivité « chaque médecin partant à la retraite il faudra 2 jeunes confrères ; travaillant moins leur revenu sera moindre et ils l’acceptent difficilement, de ce fait sous prétexte d’exercice coordonné les collectivités communales, intercommunales , les régions par l’intermédiaire des ARS , les caisses de maladie financent actuellement ( foncier, fonctionnement) les MSP et autres CPTS à coup de millions d’euros sans que l’on impose aux médecins intégrant ces structures de travailler plus ( bien au contraire ces structures regroupent beaucoup plus de médecins à temps partiel ); alors que des structures financées sur leur denier par des médecins partant à la retraite ferment , on finance d’autres structures dans un gaspillage d’argent public ahurissant sans que nos concitoyens soient réellement informés .

Horace Roman

Master Surgeon in Multidisciplinary Endometriosis Care, IFEMEndo Bordeaux

4 mois

Je partage la grande majorité des points de vue de Frédéric Bizard. Si certaines pensent que salarier les médecins va résoudre le problème, ils n’ont qu’à faire un tour dans les pays occidentaux où le système public est exclusif pour voir que les délais d’une opération se mesurent en mois ou en années, que les blocs opératoires arrêtent de tourner à 15 ou 16 heures quand dans une clinique privée française ils ferment à 19 ou 20 heures. ou bien discuter avec le patients qui traversent la Manche ou l’Atlantique pour être soignées rapidement à leurs frais dans les cliniques françaises. je suis également d’accord que les médecins portent une certaine responsabilité, celle d’avoir accepté, pour des raisons idéologiques et de manière répétée , l’uberisation des soins et des actes qui les obligent maintenant soit à faire du volume , soit à mettre la clé sous la porte

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