Si nous n’innovons pas, le GAFAM le fera

Il existe de ces conférences que l’on ne voudrait jamais avoir ratée. Tel fut le cas cette semaine avec la conférence intitulée : L’hôpital du futur du Docteur Fabrice Brunet. L’événement était organisé par le Conseil des entreprises privées en santé et mieux-être (CEPSEM).

Après la conférence qui durait près d’une heure, je suis sorti de la salle avec l’extraordinaire impression d’être passé du deuxième millénaire directement au troisième. Mais, revenons au présent et jetons un œil sur les différents thèmes abordés par le Dr Brunet.

Le système au bord de la catastrophe

Au départ, rien de neuf sous le soleil : le système de santé est en situation catastrophique. Et cette situation n’est pas le seul apanage du Québec. Certains diront qu’il s’agit d’un problème de manque de ressource humaine. Mais en réalité, ce ne sont pas vraiment les ressources qui manquent, le problème se situe surtout sur le comment nous utilisons les ressources existantes. D’autres affirmeront que le problème se situe au niveau des systèmes publics, que le privé serait la solution. Effectivement, les systèmes financés par l’État sont au bord du précipice. Le privé s’en tire mieux, mais rien n’est parfait là non plus.

Le vrai problème est que la gestion du changement demande de réels grands efforts. L’autre partie de ce problème est que nous abordons ce changement dans un mode statique. C’est la façon même d’aborder et d’effectuer les changements qui doit être adaptée. Les maladies que nous connaissons aujourd’hui ne sont pas les mêmes qui existaient il y a 40 ou 50 ans. Et la façon de les traiter aussi, sinon encore plus. Il ne s’agit plus d’installer un grand gestionnaire en face d’un tableau de bord pour trouver quels indicateurs sont au rouge et quels autres au vert et d’activer les manettes du changement en conséquence. Si cette façon d’affronter les problèmes ne fonctionnait pas il y a une vingtaine d’années, elle fonctionnera encore moins bien aujourd’hui.

Pour le docteur Brunet, une chose est certaine : si nous n’innovons pas nos systèmes, le GAFAM prendra la relève. Le GAFAM est l’union des grands réseaux (Google, Apple, Facebook, Amazone et Microsoft). Il faut savoir que partout autour de la planète, ces réseaux recueillent des milliards de données sur les modes de vie, l’alimentation, les maladies physiques, mentales ainsi que sur les médicaments et les soins prodigués. Un jour arrivera où avec l’aide de l’intelligence artificielle et toutes les possibilités offertes par ce GAFAM, vous recevrez sur votre montre intelligente ou encore sur votre appareil cellulaire, des diagnostics et des offres de soins. Il nous faut dès aujourd’hui apprendre, comprendre et apprivoiser ces systèmes qui iront bien au-delà que ce nos entreprises en télémédecine font aujourd’hui.

Quand l’environnement s’en mêle

Il nous faudra aussi élargir le débat pour y inclure entre autres les facteurs environnementaux. Prenons un exemple concret. Pour affronter l’émergence et la croissance des cancers à Rouyn-Noranda, il faudra investir beaucoup en équipements médicaux, radiologiques, ressources humaines et autres dans cette région. Avec le temps, les nombres de cas augmenteront, avec comme conséquence un besoin de plus en plus grand de ressources et de financement. Coûterait-il moins cher de fermer les usines polluantes que de continuer à traiter des cancers ? La question s’est-elle posée ?

Notre planète s’est engagée dans un cycle pour le moins menaçant. Comme le soulignait le Dr Brunet, un virus a tué plus de six millions de personnes à ce jour. À cette catastrophe, quelqu’un en Russie a trouvé qu’une guerre pourrait faire plus et plus vite. Finalement les changements climatiques qui s’annoncent pourront contribuer à l’émergence de plus de virus, de plus de misère qui engendrera d’autres guerres, etc. etc.

(…)

Au sortir de cette conférence, cette pensée me traversa l’esprit : et si la santé était aussi une question de bonheur ?

Pour l'article complet: Journal Patient Médecine Science | Journal le patient du Québec (journallepatientduquebec.org)