TPE, il est temps de reprendre le pouvoir sur le financement de votre activité !
Les #TPE représentent 96% des entreprises en France, jouant ainsi un rôle absolument crucial dans notre économie[1]. Pourtant, beaucoup d’entre elles, plus fragiles, luttent pour développer leur activité et obtenir les financements dont elles ont besoin. Pire, selon l’Observatoire du financement des entreprises, les TPE accèdent plus difficilement au #financement bancaire que les #PME, plus solides : les premières obtiennent en moyenne 69% de leurs demandes de crédits de trésorerie, contre 84% pour les secondes.
Il est vrai que ces chiffres ont été masqués ces derniers mois par l’octroi massif de prêts garantis par l’Etat, accordés dans plus de 97% des cas. Mais les dirigeants de TPE sont lucides, jugeant plus sévèrement l’offre de leur banque en matière de facilités de trésorerie (42%) ou de financement (44%) qu’en matière de gestion de comptes (61%)[2].
Ma conviction est simple : les processus de décision classiques pour la délivrance d’un crédit s’avèrent particulièrement inadaptés aux TPE. Et je ne suis pas le seul à le penser. Dès 2015, le très pertinent Olivier Goy dressait le constat suivant :
« Pendant des décennies, les dirigeants de PME n'avaient que les banques pour se financer. Des acteurs au comportement généralement uniforme et dont les offres se différenciaient par le prix, le bien connu TEG (taux effectif global). Face à cela, le jeu a consisté pendant des décennies à sélectionner la –ou les deux– banques au meilleur discours, au risque de s’enfermer dans des relations de dépendance avec un nombre limité de prêteurs, habitués à dire oui - et non - à l’unisson. Une erreur de communication, une difficulté passagère, une mauvaise nouvelle, une ambition mal comprise et votre financement se bloquait irrémédiablement »[3].
Malheureusement, 7 ans plus tard, je suis bien obligé de constater que l’offre bancaire traditionnelle n’a pas beaucoup changé. Du moins en ce qui concerne les TPE. Mais pourquoi cela ?
Les modèles bancaires traditionnels d’analyse de risque en matière de financement de la croissance sont dépassés
Tout d’abord, les TPE n’entrent pas toujours dans les « cases » de l’analyse de solvabilité des grandes banques. Elles ont plus de difficultés à fournir l’ensemble des documents demandés que les entreprises de taille plus importante. Bien souvent, elles ne disposent pas des garanties exigées et se voient contraintes d’engager le patrimoine personnel du dirigeant. Arnaud Caudoux ,directeur général adjoint de Bpifrance, rappelait récemment l’importance (excessive selon moi) donnée aux garanties par les banques : « Sans [la garantie de Bpifrance ] une bonne partie de ces prêts, et les projets de création, transmission ou développement qu’ils financent, ne se seraient jamais faits ».
Par ailleurs, la méthode d’analyse financière traditionnelle est en elle-même peu adaptée au TPE/PME et au financement de leur croissance. L’évaluation du risque à partir des comptes historiques, établis selon des normes comptables fondées sur un principe de prudence, n’est pas toujours la plus pertinente pour accompagner la croissance ou lancer un projet.
Comprenez-moi bien : il ne s’agit pas de prétendre que les banques ne veulent pas accompagner les TPE dans le financement de leur activité, mais plutôt que les modèles qu’elles utilisent sont dépassés.
Je constate tous les jours cet écart grandissant entre les attentes des TPE et l’offre bancaire classique, particulièrement en matière de financement. La crise sanitaire a accéléré la numérisation des entreprises, et donc leurs habitudes de consommation des services bancaires. Entre juin 2020 et juin 2021, 43% des petites entreprises déclaraient avoir accru leur usage de services bancaires en ligne, et 40% l’usage professionnel sur téléphone. Dans le même temps, 38% d’entre elles déclaraient avoir réduit leurs visites en agence, et 24% leur utilisation des guichets automatiques[4].
En 2022, les entreprises attendent des solutions faciles à utiliser, n’importe quand et n’importe où, avec des processus de décisions courts, transparents, et des coûts de transaction faibles. Le financement de nouveaux projets ou de nouvelles commandes doit être simple et rapide : les standards des banques en ligne des particuliers deviennent progressivement ceux des professionnels.
Pour cette raison, l’utilisation de technologie moderne et d’outils spécifiques est essentielle. Même l’observatoire du financement des entreprises recommande de promouvoir auprès des dirigeants « les outils disponibles pour renforcer la prévention des impasses de trésorerie source d’incidents de paiement notamment ».[5]
L’innovation financière à portée des TPE grâce aux fintech
Les processus d’analyse et de décision traditionnels que je décrivais plus haut ont été conçus à une époque où il n’était tout simplement impossible d’obtenir des données fraîches sur les entreprises. Mais le monde a changé. La dématérialisation des flux, le big data, l’open banking (qui permet à des tiers d’accéder aux données bancaires des entreprises), et l’intelligence artificielle ouvrent désormais la voie à une analyse en temps réel des données financières, et donc à des analyses rapides, pertinentes, et personnalisées.
En France et à l’international, de nombreux acteurs ont émergé, et leurs résultats démontrent que ces nouveaux modèles sont plus efficaces pour financer les TPE. Les exemples ne manquent pas. De Finalgo , qui propose un comparateur d’offres de financement avec réponse immédiate, à des solutions comme Kabbage from American Express (aux US) , qui propose aux petites entreprises américaines des financements de 1 000 à 150 000$ en quelques minutes, le constat est toujours le même : les processus de décision historiques en matière de financement des TPE/PME, largement utilisés dans le secteur bancaire, sont à la fois plus longs… et moins efficaces.
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Le financement de facture, un exemple concret d’innovation financière
De nombreuses possibilités de financement sont disponibles sur le marché : le découvert et l’emprunt bancaires bien sûr, ou le recours aux subventions, mais aussi le crowdfunding, le peer-to-peer (P2P) lending, le micro-crédit,... Des solutions d’encaissement en un clic ou de paiement fractionné de nouvelle génération ont également vu le jour ces dernières années. En résumé, c’est toute la chaîne financière de l'entreprise qui est en train de se transformer.
Le financement de factures est un autre exemple de mode de financement qui illustre l’écart entre l’offre bancaire traditionnelle et l’innovation des fintech. Trop cher, trop long, nuisible à la relation clients, pas adapté aux petites entreprises… Je peux en témoigner, voici plus ou moins les premiers mots qui viennent à l’esprit d’un dirigeant de TPE lorsqu’il entend parler de solutions d'affacturage. Et pour cause ! Historiquement, c’est un processus qui s’est souvent avéré complexe sur le plan administratif, long, rigide (car généralement appliqué à l'ensemble des factures) et coûteux.
Mais ça, c’était avant ! Depuis, les fintech ont démocratisé cette solution, en démultipliant ses avantages, en éliminant ses principaux inconvénients en digitalisant toute la chaine d'information. Des progrès technologiques énormes ont été faits ces dernières années. Chez Cegid Financing, nos solutions utilisent le maching learning et l’intelligence artificielle pour analyser le risque lié à la créance et à son débiteur, et permettent d’obtenir :
● de manière instantanée l’autorisation, ou non, de régler le montant des factures sélectionnées ;
● dans les 48h, un versement sur le compte de l’entreprise.
Le financement de factures, dans sa « version 2.0 » est plus simple, plus rapide (quelques clics) et surtout accessible à la petite entreprise. Prenons un exemple concret : un imprimeur qui doit produire une commande importante pour un nouveau client peut obtenir un financement en 48 heures de ses autres factures en cours, sans attendre les délais habituels de paiement (45/60 jours), et ainsi acheter le papier et l’encre nécessaire à produire sa nouvelle commande. L’impact est immédiat. D’autant que le financement de factures présente d'autres avantages : l’absence de recours à l’emprunt est plus favorable pour les comptes de l'entreprise, il permet aussi de décharger l’entrepreneur de tout l’administratif lié au recouvrement, et il garantie le paiement même en cas d'impayé.
Pourtant, je suis à peu près sûr que très peu de gérant de TPE ont déjà eu recours à ce type de services financier. Alors, quel est le problème ?
Les innovations sont là, il faut s’en saisir !
Des solutions modernes et adaptées au TPE existent, entraînant progressivement une transformation de l’ensemble de la chaîne financière de l'entreprise. Faites-vous partie du mouvement ? Selon certaines études, 46% des petites et moyennes entreprises utilisent au moins un service financier proposé par une fintech[6]. C’est à la fois beaucoup et encore trop peu. Visiblement, il reste encore beaucoup à faire pour que les TPE reprennent le pouvoir sur le financement de leur activité...
Qu’en pensez-vous ? Avez vous des clients qui utilisent ces solutions ? Utilisez-vous, vous même, des services proposés par des fintech dans le cadre de votre activité ? Avez-vous déjà eu recours au financement de facture par exemple ? Quels sont vos retours d'expériences.
[1] Cela représente plus de 3 946 131 entreprises selon l’ Insee , voir « Les entreprises en France, édition 2021 »
[2] Accès des TPE et PME aux services bancaires, Observatoire du financement des entreprises, mars 2021
[3] Comment se passer des banques quand on est une PME, Olivier Goy
[4] The five-step journey to SME banking transformation, Andrew Gilder, Matt Cox et Anita Kimber, EY
[5] Accès des TPE et PME aux services bancaires, Observatoire du financement des entreprises, mars 2021
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2 ansBien vu ! Il y a aussi un sujet pour financer les cas particuliers, et je m'intéresse tout particulièrement à la commande publique. Ca a beau être un gros marché, il n'existe par encore de solution dédiée de financement, ce qui complique la tâche des TPE / PME. Et le besoin couvre plus que la facture, il commence dès le financement du bon de commande. Vous avez identifié des solutions sur ce sujet ?
Constat partagé chez Defacto : les besoins de financements des TPE et PME étant non adressés dans leur totalité, nous avons développé une API qui s’intègre sur les marketplaces et les outils de gestion financières (Fintech). Proposer des financements aux TPE et PME, de manière instantanée, et au moment de l’emission ou du règlement d’une facture, ou directement sur leurs outils de gestion financière, c’est non seulement leur apporter une proposition de financement, mais aussi leur faire gagner un temps précieux 🙂. Merci Grégory pour ce partage !